Les deux pays ont exprimé leurs préoccupations face à la crise migratoire que vit la Méditerranée et ses répercussions sur la dimension sécuritaire. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a achevé mardi soir sa visite de travail à Madrid où il a coprésidé avec son homologue espagnol, Mariano Rajoy la 6ème réunion bilatérale de Haut niveau algéro-espagnole. Dans la déclaration finale qui a sanctionné la fin des travaux de la réunion, les deux parties ont accordé leurs violons concernant plusieurs questions internationales. Les deux parties ont réitéré leur totale condamnation du terrorisme sous toutes ses formes et leur volonté de continuer à coopérer dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme, tant sur le plan bilatéral que multilatéral. Dans ce contexte, l'Algérie et l'Espagne ont appelé au renforcement de la lutte internationale contre les réseaux terroristes et le crime organisé et à l'élargissement des mécanismes de coopération pour tarir leurs sources de financement, y compris à travers le paiement de rançons et le trafic d'armes. «L'échange de renseignements et l'entraide judiciaire constituent, à cet égard, un levier important en vue de leur éradication», lit-on dans la déclaration, soulignant que «la conclusion de conventions bilatérales et d'un instrument multilatéral dans le cadre des Nations unies sont de nature à consolider la coopération interétatique contre le terrorisme transnational et à prendre en charge les besoins de sécurité et de développement de l'ensemble de la communauté internationale». Se félicitant de la signature par toutes les parties maliennes, le 20 juin 2015, à Bamako, de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger, l'Espagne a rendu hommage à l'Algérie pour le rôle essentiel qu'elle a joué dans la médiation, appelant les signataires au respect et à la mise en oeuvre de l'accord. «L'Espagne et l'Algérie ont estimé que le règlement de la crise malienne permettra non seulement de rétablir la stabilité au Mali, mais également de lutter plus efficacement contre le terrorisme et ses connexions dans toute la zone sahélo-saharienne», estiment les deux parties. Concernant la question du Sahara occidental, les deux parties ont réaffirmé leur appui aux efforts des Nations unies «pour une solution politique juste, définitive et mutuellement acceptable qui consacre le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui dans le cadre de la Charte et des résolutions pertinentes des Nations unies». S'agissant de la Libye, l'Espagne et l'Algérie disent suivre avec attention le processus de dialogue national inter-libyen conduit par le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, Bernardino Léon. Elles ont réitéré la nécessité de trouver une solution politique à travers un dialogue inclusif préservant l'unité, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Libye ainsi que la cohésion de son peuple. Le phénomène de l'immigration clandestine qui prend de l'ampleur et des dimensions dramatiques inquiète l'Algérie et l'Espagne. Les deux pays ont exprimé leurs préoccupations face à la crise migratoire que vit la Méditerranée et ses répercussions sur la dimension sécuritaire. Dans la déclaration conjointe, les deux parties ont réaffirmé leur engagement à renforcer leur coopération dans le domaine de la lutte contre l'immigration irrégulière et la traite d'êtres humains en s'attaquant résolument aux causes qui en sont l'origine, dans le cadre d'une approche globale de cette question qui allie à la fois les impératifs de sécurité, de développement et de respect de la dignité humaine. Alger et Madrid ont souligné l'objectif d'améliorer les canaux de l'immigration régulière en tant que facteur de développement et d'intégration des peuples des deux côtés de la Méditerranée. «La circulation légale et ordonnée de personnes est un élément fondamental pour renforcer les relations entre les pays», estiment les deux pays en s'engageant à continuer de promouvoir la mobilité dans le cadre de leurs engagements régionaux et internationaux respectifs.» Sur le plan sécuritaire, Alger et Madrid ont réaffirmé leur engagement à encourager l'approfondissement de la coopération dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé, le trafic d'êtres humains et les réseaux liés à la migration illégale ainsi que la lutte contre le trafic, la production et le commerce illicites des stupéfiants et des substances psychotropes.