M. Zapatero a annoncé la création d'un plan d'action des entreprises espagnoles en Algérie. A la veille de la célébration du Xe anniversaire du processus de Barcelone et moins de trois ans seulement après la conclusion du traité d'amitié entre l'Algérie et l'Espagne, les deux capitales comptent donner à leurs engagements toute leur dimension. La succession de visites de haut niveau entre la péninsule ibérique et l'Algérie, notamment celles de Zapatero en été 2004, de Bouteflika jeudi dernier et la prochaine visite en Algérie du couple royal d'Espagne en Algérie, sont autant de facteurs révélateurs de cette volonté d'aller de l'avant. Confrontées à des défis majeurs, aussi bien sur les plans politique, économique et sécuritaire, l'Algérie et l'Espagne qui aspirent à un espace euroméditerranéen stable et prospère, n'ont d'autre alternative que d'accorder leurs violons pour parer aux fléaux qui menacent les pays des rives nord et sud de la Méditerranée. Le communiqué commun algéro-espagnol rendu public, hier, à l'issue de la visite du chef de l'Etat en Espagne, fait état d'une batterie de décisions, tant sur les plans judiciaire, économique que politique. Les autorités espagnoles qui ont découvert un certain 13 mars 2003 l'horreur nue à travers les attentats meurtriers de Madrid, sont désormais persuadées que seule une coopération régionale et internationale est à même de venir à bout du terrorisme. «Le peuple algérien, qui, une décennie durant, a souffert dans sa chair les affres du terrorisme, a partagé la douleur du peuple espagnol lorsque, à son tour, il a été sauvagement et tragiquement frappé par le terrorisme», a indiqué le chef de l'Etat à la presse, à l'issue des entretiens politiques qu'il a eus avec le roi Juan Carlos et le président du gouvernement espagnol, M.José Luis Rodriguez Zapatero. D'ailleurs, pour témoigner la solidarité de l'Algérie avec l'Espagne, M.Bouteflika s'est recueilli à la gare d'Atocha, à la mémoire des victimes de l'attentat du 13 mars. Par ailleurs, le caractère transnational du phénomène n'étant plus à démontrer, l'Algérie et l'Espagne, ainsi que tous les pays du Bassin méditerranéen s'attellent à mettre en place un dispositif efficace de lutte contre le terrorisme, le crime organisé et l'immigration clandestine. Que ce soit dans le cadre des conventions bilatérales ou multilatérales, notamment les rencontres des 5+5, les pays euroméditerranéens redoublent d'efforts afin de juguler un phénomène, dont les principaux auteurs avaient fait du Vieux Continent la rampe de lancement de leurs actions terroristes. Zapatero et Bouteflika ont annoncé le renforcement de leurs relations économiques, financières et judiciaires au cours d'une réunion de haut niveau, tenue jeudi à Madrid. Au niveau judiciaire, les deux parties ont décidé de former «un groupe mixte de travail avec des représentants des ministres des deux pays», traitant notamment du terrorisme, et ont ouvert des discussions sur la possibilité de favoriser les extraditions de personnes déjà condamnées. Sur le plan économique, M.Zapatero a annoncé, au cours d'un bref point de presse, la création d'un plan d'action des entreprises espagnoles en Algérie. Ce plan concerne «spécifiquement le transport ferroviaire, maritime, les ports, le secteur de la construction et le contrôle du trafic aérien», selon M.Zapatero. Un accord de conversion de dettes en investissements qui expire en mars, sera renouvelé. Les deux parties se réjouissent de l'entrée en vigueur prochaine de la convention bilatérale sur la double imposition. Sur un plan économique d'ensemble, les deux parties se sont engagées à oeuvrer pour la conclusion d'un accord global de coopération économique et financière qui permettrait de conforter le caractère stratégique des relations bilatérales.