La stratégie et la ligne politique adoptées en son Ve congrès par le MSP restent inchangées. Sans les citer, le président du MSP, Abderrazak Makri, a répondu hier lors de l'ouverture des travaux de son conseil consultatif, à ses détracteurs, dont son partenaire au sein de la Cnltd, Abdallah Djaballah. Le MSP se situe au-dessus de tout soupçon: «Celui qui nous accuse d'avoir lancé le dialogue avec les responsables de l'Etat pour négocier notre retour au gouvernement est injuste et se trompe lourdement, on est plus grand que cela et le MSP met l'intérêt national au-dessus de son intérêt partisan et des intérêts personnels...», dixit Abderrazak Makri. La nouvelle stratégie et la ligne politique adoptées par le MSP seront maintenues: «La moindre manoeuvre de la direction du parti dans ce sens ne serait jamais acceptée par la base militante du MSP, dont l'opposition au pouvoir a atteint un seuil qui fascine le régime et jalouse l'opposition.» Le MSP n'est pas près de surseoir à ses concertations: «Les concertations motivées par l'intérêt général se poursuivront. Nous avons annoncé ces concertations publiquement. Nous avons rencontré plusieurs personnalités. Nous allons protéger l'unité de l'opposition et nous resterons jaloux de l'indépendance de nos institutions partisanes et de notre souveraineté», a-t-il souligné. M. Makri a rappelé que «les nouveaux statuts du parti adoptés lors de son Ve congrès interdisent au président, au bureau exécutif et à toutes ses instances de participer au gouvernement avant l'organisation d'élections libres et transparentes». L'initiative d'offre de dialogue tous azimuts, y compris avec le pouvoir, du MSP a été lancée par son président avec l'aval de son bureau exécutif et son madjless echoura et «n'a jamais été le fruit de pressions internes ou externes», a-t-il tenu à préciser. Toutefois, devant les multiples critiques et les reproches émanant à la fois des médias, de ses partenaires politiques et même de son cercle proche, Makri n'est pas resté de marbre. De ce fait, il s'est confondu hier en excuses envers toutes les instances de sa formation sur ces propos virulents et le dérapage verbal contre ses pourfendeurs, à l'image de son prédécesseur, Bouguerra Soltani. A travers son constat alarmant, il indique qu'«après avoir participé au retour de la paix durant la période de la tragédie nationale, le MSP continue de rendre service à la nation en s'opposant à la généralisation de la corruption et à la politique de l'échec du pouvoir. Le MSP s'inquiète également «du recul de la capacité nationale à se défendre contre le terrorisme, bâtie après la décennie noire ayant coûté la vie à 200.000 personnes». Poursuivant son réquisitoire, il estime que «le front intérieur ne cesse de se désagréger jour après jour sous l'effet de la généralisation de la corruption à tous les échelons de l'Etat et les diverses couches de la société, de l'échec et d'affaiblissement, touchant toutes les institutions du gouvernement, de l'irresponsabilité et du laxisme constatés chez plusieurs hauts responsables, les mentalités d'arrogance où l'intérêt personnel, l'opportunisme priment chez l'élite nationale, d'une économie en panne, une dépendance totale aux hydrocarbures, d'un système éducatif sinistré, etc.» Dans ce contexte, Makri souligne que «sa formation n'a pas besoin de mettre en garde contre les conséquences néfastes découlant des politiques de l'échec du gouvernement. Dès lors que, rappelle-t-il, «le Premier ministre a reconnu récemment que l'Algérie n'a pas pu construire une économie diversifiée et doit appliquer la politique d'austérité comme seul horizon». Le directeur de cabinet de la présidence de la République, de son côté, «a affirmé que si rien n'a été fait, le scénario de 1986 suivi des événements de 1988, risque d'être réédité». La feuille de route de sortie de crise et l'amorce de décollage économique conçues par des experts proches du parti, «a été présentée au président de la République lors de la rencontre avec son directeur de cabinet, Ahmed Ouyahia», a-t-il dévoilé. Le premier semestre 2016 sera caractérisé par de nombreuses contributions du MSP dans le domaine économique et la planification. Un parti (le MSP (Ndlr) qui se pose au demeurant comme alternative: «Présentement, le MSP n'a jamais été aussi près de gouverner selon les normes, et ce, de par sa représentativité, son ancrage, son expertise et son ancrage», a-t-il soutenu. Par ailleurs, la situation du pays, qui est très difficile, empirera à l'avenir, selon Makri. L'indigence et l'affaiblissement des institutions de l'Etat, la dégradation de leur rôle, l'amenuisement de leurs prérogatives et l'éclatement de leur cohésion, la dissolution des partis du pouvoir et l'absence de la société civile et l'extension du réseau des prédateurs opportunistes et de la culture du clientélisme, constituent en somme des raisons politiques. Sur le plan économique, le recul tous azimuts s'inscrit dans la durée. Sur le plan social, Makri met en garde contre les retombées de «l'incapacité du gouvernement à poursuivre sa politique sociale, notamment à assurer les transferts sociaux, qui représentent 40% du PIB». Une situation qui aura «un impact profond et brutal sur le pouvoir d'achat des citoyens habitués à l'assistanat», selon lui. Par ailleurs, le dernier remaniement du gouvernement et le mouvement dans le corps des walis, reflètent une instabilité permanente au sein des centres de décision du pouvoir, selon Athmane Laouar.