Eternel livre sacré Dis: «Nous croyons en Allah, à ce qu ́on a fait descendre sur nous, à ce qu ́on a fait descendre sur Abraham, Ismaël, Isaac, Jacob et les Tribus, et à ce qui a été apporté à Moïse, à Jésus et aux prophètes, de la part de leur Seigneur: nous ne faisons aucune différence entre eux; et c ́est à Lui que nous sommes soumis.» Coran Sourate 3.84 Le 22 juillet un scoop! Des fragments d'un ancien Coran qui auraient environ 1400 ans ont été retrouvés par l'université de Birmingham. Selon l'université, qui a fait cette annonce, il s'agirait de l'un des plus anciens manuscrits du Coran du monde. L'université de Birmingham a indiqué que le manuscrit consistait en deux pages de parchemin, contenant des parties des sourates - ou chapitres - 18 à 20, retranscrites à l'encre à l'aide d'une forme précoce d'alphabet arabe. (...) Grâce à une analyse au radiocarbone réalisée par le laboratoire de l'université d'Oxford et dont les résultats sont fiables à 95,4%, il a été déterminé que le texte figurant sur les pages aurait été reproduit à la main entre 568 et 645 après Jésus-Christ. «La datation au radiocarbone a permis d'obtenir des résultats encourageants, qui contribuent de façon significative à notre compréhension des premiers exemplaires écrits du Coran. Nous sommes ravis qu'un document historique aussi important soit ici, à Birmingham, a déclaré la directrice des collections spéciales (bibliothèque de recherche de Cadbury) Susan Worrall, à l'université de Birmingham.» (1) «Les fragments ont été écrits sur la peau de brebis ou de chèvre. Les essais, réalisés par l'Accelerator de l'Université d'Oxford, ont montré que les fragments, écrits sur des peaux de moutons ou la peau de chèvre, ont été parmi les très anciens textes survivants du Coran. Ces tests fournissent une plage de dates, montrant que, avec une probabilité de plus de 95%, le parchemin était d'entre 568 et 645.» (2) Allant plus loin dans l'historicité, le professeur David Thomas, de l'université de Birmingham déclare: «[ces feuillets] pourraient bien nous ramener à quelques années de la fondation réelle de l'Islam», la datation des folios Birmingham voudrait dire qu'il était tout à fait possible que la personne qui les avait écrites aurait été en vie à l'époque du Prophète Muhammad.» Elle pourrait bien avoir connu le Prophète Muhammad. Il l'aurait vu sans doute, il l'aurait peut-être entendu prêcher. Il peut l'avoir connu personnellement. De plus, «les parties du Coran qui sont écrites sur ce parchemin peuvent, avec un degré de confiance, être datées à moins de deux décennies après la mort de Mohammed.»(2) La première version écrite du Coran Pour sa part, le Dr Waley, conservateur de ces manuscrits à la British Library, a déclaré: «ces deux folios, dans une belle et étonnamment lisible main hijazi, datent presque certainement du temps des trois premiers califes.» Les trois premiers califes étaient chefs de file de la communauté musulmane entre environ 632 et 656. Durant le troisième califat de Uthman ibn Affan, des copies de l' «édition définitive» ont été distribuées. Le manuscrit fait partie de la Collection Mingana de plus de 3000 documents du Moyen-Orient recueillis dans les années 1920 par Alphonse Mingana, un prêtre chaldéen né près de Mossoul en Irak moderne.»(3) «De quand date la première compilation du Coran? (...) Selon la tradition musulmane, Mahomet récitera le Coran en entier par coeur à chaque ramadan en présence de Gabriel. Après Mahomet, ce sera Abu Bakr qui fera rédiger une compilation intégrale officielle à Zayd ibn Thâbit, qui sera conservée chez lui, mais ni diffusée ni multipliée. D'après certaines traditions musulmanes, le calife Uthman réunira une seconde fois tous les chapitres du Coran en une édition définitive et détruira toutes les autres variantes du Coran, dont certaines variantes figureront dans les livres d'exégèses et de hadith. selon les règles de la transmission des hadiths. L'opinion la plus partagée dans le monde des chercheurs est que «l'initiative de constitution d'un codex coranique officiel, commencée apparemment sous le califat de Uthman semble avoir trouvé son achèvement sous le règne d'Abd al-Malik (685-705) ou un peu plus tard». La tradition rapporte une destruction massive de manuscrits de corans, afin d'homogénéiser les manuscrits sous le califat d'Uthman ibn Affan, et la destruction de la variante d'ibn Mas'ud jusqu'en 1007 à Bagdad. Bukhari rapporte les réticences d'Abdullah ibn Mas'ud sur le canon d'Uthman et ses encouragements aux Irakiens à utiliser sa propre compilation plutôt que le canon d'Uthman composée par Zayd ibn Thâbit, et les plus anciens manuscrits disponibles du Coran remontent à la seconde moitié du premier siècle hégirien d'après les techniques de datation modernes.» (4) «Selon la tradition musulmane déclare l'islamologue Claude Gilliot qui abonde dans le même sens, à la mort de Muhammad en 632 il n'existait pas d'édition complète et définitive des révélations que le Prophète avait livrées. Il est dit que ses Compagnons les avaient mémorisées, en les apprenant et en les récitant par coeur. Une première mise par écrit «complète» aurait été faite à l'instigation d'Omar qui craignait que le Coran ne disparût parce que ses mémorisateurs mouraient au combat. Il convainquit le calife Abû Bakr (632-634) de faire consigner par écrit ce que les gens en savaient et ce qui en avait été écrit sur divers matériaux. Ce travail de collecte fut dirigé par l'un des scribes de Muhammad, le Médinois Zaïd b. Thâbit. À la mort d'Abû Bakr, ces premiers feuillets du Coran furent transmis à Omar, devenu calife (634-644), puis à sa fille Hafsa, l'une des veuves de Muhammad. (...) L'objectif d'Omar était probablement de disposer d'un corpus et non de faire une «édition» définitive». (5) «C'est sous le califat suivant, celui d'Othman (644-656), qu'on prit conscience de divergences dans la façon de réciter le Coran. Othman reprit le corpus détenu par Hafsa et le fit compléter par d'autres personnages, toujours sous la direction de Zaïd b. Thâbit. Il fit ensuite détruire tous les matériaux originels, imposa une première version «canonique» du Coran en l'adressant aux métropoles les plus importantes du jeune Empire.»(5) Claude Guillot ajoute que «les plus anciennes versions complètes du Coran dateraient du IXe siècle. Des fragments, très rares, pourraient remonter à la fin du VIIe siècle ou du début du VIIIe» (5) Le Coran d'Othman Voilà donc une contradiction dans les dates anciennes et celle proposée par le scoop de l'université de Birmingham. Dans l'histoire, on sait que beaucoup de ceux qui avaient mémorisé les révélations sont morts pendant les guerres de Ridda 632-34. Le troisième calife, Uthman, mit en place un comité pour compiler et normaliser les révélations. Une copie a été maintenue à Médine et d'autres ont été envoyées à Kufa, Basra, Damas et La Mecque. 100 ans après, des copies avaient voyagé aussi loin que l'Inde et la Chine, l'Afrique du Nord, et l'Espagne. «Othman en gardant une à Médine pour son usage. L'unique autre copie préservée est au palais de Topkapý en Turquie. Elle est considérée comme la plus ancienne copie du Coran au monde. Elle est réputée garder une trace de sang de Othman, troisième calife, qui en avait ordonné la recension et qui le lisait quand il fut assassiné. Ce manuscrit est conservé à la bibliothèque de la mosquée Telyashayakh dans le vieux quartier Hast-Imam de Tachkent (Ouzbékistan) près du tombeau de l'ouléma du Xe siècle Kaffel-Shashi.» (6) «Ali a succédé à Othman et a emporté l'exemplaire à Koufa actuellement situé en Irak. Tamerlan a envahi la région et saisi l'exemplaire pour l'emporter à Samarcande. Il est resté là pendant plusieurs siècles. En 1868, les Russes ont envahi Samarcande et ont emporté le coran à la Bibliothèque impériale de Saint-Pétersbourg (actuellement la Bibliothèque nationale russe). Après la Révolution d'Octobre, Lénine, dans un acte de bonne volonté envers les musulmans de Russie, a donné le Coran à la population d'Oufa (situé dans l'actuelle Bachkirie). Toutefois, après d'importantes protestations de la population du Turkestan, le Coran est retourné à Tachkent, où il est resté depuis». (6) Les manuscrits de Sanaa «Le Codex de Samarcande ne peut pas avoir été écrit plus tôt que 150 ans après la recension d'Othman; c'est-à-dire pas avant la fin du VIIIe siècle ou le début du IXe siècle, en raison du style coufique utilisé pour sa rédaction. Certains musulmans affirment qu'il y a deux «recensions othmanes», ou copies originales du codex d'Othman du Coran: le manuscrit de Samarcande, à la bibliothèque de Tachkent en Ouzbékistan, et le manuscrit de Topkapi, au musée de Topkapi, à Istanbul en Turquie. Il est problématique qu'aucun fragment manuscrit du Coran ne peut être daté au plus tôt au premier quart du VIIIe siècle après J.-C., à part quelques-uns des manuscrits découverts dans la Grande mosquée de Sanaa en 1972» (5) Or, de nombreux Corans ont été découverts et datés du VIIe siècle comme le Parisino-petropolitanus daté de 670 à 705. Un autre exemplaire du Coran, le M a VI 165 de l'université de Tübingen en Allemagne, a récemment été daté de 649 à 675. Récemment et avant le scoop de juillet 2015, le 28/03/2014, Michael Marx qui codirige avec François Déroche et Christian Robin le projet Coranica révèle qu'il existe à ce jour entre 1500 et 2000 feuillets coraniques datant du 1er siècle de l'hégire». (6) On le voit encore la trouvaille de l'université de Birmingham n'est pas exceptionnelle puisque des exemplaires du Coran ayant moins de trente ans d'âge existaient. Une autre découverte concerne justement les manuscrits de Sanaa retrouvés en 1972 au Yémen. Le texte est daté des deux premières décennies du VIIIe siècle, certains remontant même à la deuxième moitié du VIIe siècle. Ces manuscrits proviennent de 926 Corans. En 1972, après de fortes pluies, un pan du mur de la Grande Mosquée de Sanaa au Yémen est tombé. Des ouvriers qui rénovaient le mur dans les combles de la Grande Mosquée sont tombés par hasard sur environ un millier de volumes différents, dont les plus anciens remontent au Ier siècle de l'Hégire, constitués de fragments sur parchemins et sur papiers. «Qadhi Ismail al-Akwa', alors président de l'Autorité des Antiquités yéménites, s'est rendu compte de ce que pouvait représenter cette découverte et a demandé une aide internationale pour examiner et sauvegarder les fragments; en 1979 il a réussi à intéresser un chercheur ouest-allemand invité qui, à son tour a persuadé son gouvernement d'organiser et de financer un projet de restauration. Gerd-Rüdiger Puin donne une datation au Carbone 14 de 657 à 690. Le docteur Hans-Caspar Graf von Bothmer, spécialiste des manuscrits arabes de la période médiévale, a travaillé sur le projet de restauration et de catalogage des manuscrits de Sana'a. En étudiant les caractéristiques paléographiques, la décoration et l'enluminure des manuscrits, von Bothmer a daté le texte de la dernière décennie du Ier siècle de l'Hégire, vers 91-96 H, soit 710 - 715, sous le règne du calife omeyyade Al-Walid» (7). Voilà encore une autre date à peu près un siècle après l'hégire! Par ailleurs «Certains spécialistes soutenaient avant la découverte des manuscrits de Sana'a que le Coran actuel, serait le produit d'un long travail de rédaction débutant au plus tôt au VIIIe siècle, soit environ un siècle après le décès de Mahomet. Cependant cette lecture a été fortement nuancée depuis la découverte de milliers de très anciens fragments de Coran comme les manuscrits de Sana'a, ainsi François Déroche écrit: «Au cours de la période qui va jusqu'à la réforme d'Ibn Mujâhid (IVe/Xe siècle), la rédaction à proprement parler est achevée, mais le texte reçoit le complément de ces différents signes qui le précisent progressivement et le fixent. L'introduction systématique de la vocalisation et des signes orthoépiques marque véritablement la fin de cette «rédaction». La chronologie traditionnelle de cette rédaction a été remise en question récemment. John Wansbrough a défendu l'idée selon laquelle le texte, tel que nous le connaissons, a été transcrit tardivement, et a suggéré comme date la plus haute envisageable pour cette opération la fin du IIe/VIIIe siècle.» François Déroche précise que le manuscrit de Sana'a est fidèle au corpus d'Uthman qui est connu et édité de nos jours.» (7) ««Selon [Jones] le Coran de Sana'a pourrait n'être qu'une mauvaise copie qu'utilisaient des personnes auxquelles le texte othmanien n'était pas encore parvenu. «Il n'est pas exclu qu'après la promulgation du texte othmanien, il lui ait fallu beaucoup de temps pour se propager.»(7) Les réactions sont mitigées La découverte d'un Coran, inconnu, dans une bibliothèque impériale, en 2015, est suspecte. Comment se fait-il que cette découverte maintenant et pas dans un pays musulman censé être le sanctuaire du livre sacré? Beaucoup de suspicions entourent cette découverte. L'avis général est que c'est une manipulation visant à perturber les musulmans en créant une fitna leur faisant douter de l'unicité du texte. Sans verser dans la théorie du complot, pour beaucoup d'internautes la falsification est possible. Les architectes de la manipulation ont les moyens de se payer un spectromètre de masse qui permet de détecter les différents pigments de l'encre. Cette encre peut être fabriquée avec des procédés contemporains de la révélation et même utiliser des parchemins ou des peaux de mouton ou des omoplates de chameau avec une datation au carbone 14 correspondant à la période visée au préalable, c'est-à-dire celle du tout début de la collation définitive du Coran. Les «manipulateurs» iraient même plus loin, une fois fixés les paramètres de la datation, des linguistes et des graphologues peuvent écrire ce que veulent les architectes de ce projet diabolique visant à réformer l'Islam de l'intérieur. De plus, on nous dit, que le texte trouvé est conforme aux sourates 18 et 20, d'accord, c'est peut-être là le piège car à partir où on donne une vraisemblance rien n'interdit de trouver d'autres feuillets qui contiendront le fruit d'une imagination diabolique... Ce qui, d'une certaine façon, est arrivé aux différents Evangiles. Bien que l'Eglise n'en ait retenu que quatre (Luc, Jean, Mathieu, Marc) il existe beaucoup d'autres évangiles déclarés apocryphes (Barnabé, Juda, Marie...) un linguiste et un graphologue qui vont écrire ce qu'ils veulent sur ces peaux; pour fabriquer de faux artefacts qui aideront l'Empire à réformer l'Islam. Donc le fait que ce parchemin ou / et de son encre a / ont le même âge que Muhammad ne prouve rien. Au moment où le Vatican compte ses troupes comme l'indique ce communiqué: «Le Vatican annonce le 25 juillet: l'islam est officiellement devenu la première religion du monde, ses 1322.000.000 fidèles devançant pour la première fois le milliard de catholiques répartis aux quatre coins du globe. En d'autres termes, un peu plus de 19% de la population mondiale pratique l'islam contre 17,5% pour les catholiques»; on est en droit de se demander pourquoi toute cette sollicitude non dénuée d'arrière-pensées. L'affaire du manuscrit de Birmingham est de mon point de vue un non-évènement. A tous les gens épris de paix de ne pas tomber dans le piège du choc des civilisations. 1.http://french.xinhuanet.com/2015-07/23/c_134437828.htm 2. Sean Coughlan http://www.bbc.com/ news/business-33436021 3.http://cdn.oxwordsblog.wpfuel.co.uk/wpcms/wp-content/uploads/Which-English-words-came-from-Arabic.png?9f5a24 4.https://fr.wikipedia.org/wiki/ Critique_de_l%27islam 5.http://www.herodote.net/Aux_origines_du_Coran-synthese-1739.php 6.https://fr.wikipedia.org/wiki/Coran_d%27Othman 7.https://fr.wikipedia.org/wiki/Manuscrits_ de_Sanaa