Le coup de starter donné par la nouvelle équipe de l'opérateur public renseigne sur l'efficacité de la politique qu'elle a initiée. Si le «boom» qu'a provoqué depuis quatre ou cinq mois l'opérateur public de la téléphonie, en l'occurrence Algérie Télécom, au sein d'un marché national mu par une concurrence « féroce » et si aussi le succès de sa branche Mobilis a de quoi ravir une clientèle qui se montre a priori de plus en plus exigeante, des interrogations, aussi légitimes qu'elles soient, fusent néanmoins et des questions se posent notamment sur les raisons de ce brusque sursaut. Sitôt restructurée en SPA en 2003 avec pour objectif de tenir tête à un concurrent de taille : Orascom téléphonie Algérie, la direction de l'entreprise a été confiée à Messaoud Chettih, alors ex-P-DG de Sider dont la nomination avait marqué la réhabilitation de l'homme, auparavant incarcéré sur la base d'un dossier d'accusation vide. Fraîchement désigné, il ne lui aura pas fallu beaucoup de temps pour dévoiler sa stratégie dont l'amorce a été donnée avec la commercialisation des 500.000 lignes. Une action engagée pour rattraper le retard, car l'opérateur historique ne comptait que 100.000 lignes, très loin derrière le million d'abonnés de l' OTA et faire main basse sur 80% du marché. Mais rien n'en fut. Les espoirs soulevés se sont vite estompés d'autant que le lancement des fameuses 500.000 lignes a connu report sur report. Les choses, censées s'arranger avec la création de la filiale Mobilis, en août 2003 et l'apparition sur le marché de la carte prépayée «Dialna» proposée à 5800 DA, n'ont au contraire, suscité aucun enthousiasme tant la cherté du produit était à chaque fois mise en cause. Les gens n'ont pas été convaincus de la capacité de Mobilis à s'imposer dans un marché largement mis sous le coude par OTA. Du côté du téléphone fixe nous n'étions pas mieux lotis. L'appel d'offres quant à l'investissement, s'est avéré infructueux alors que l'ouverture du capitale d'AT n'a été qu'un voeu pieux et une promesse que les dirigeants de l'époque n'ont pu de ce fait, tenir. Acculés pour mauvaise gestion et poussés dans leurs derniers retranchements, les patrons d'AT et de sa filiale Mobilis respectivement Messaoud Chettih et Mustapha Achaïbou, ont démissionné de leur poste en juin dernier. Les observateurs ont à l'époque, mis en avant, pour expliquer l'échec, le retard accumulé au niveau de la téléphonie fixe, de l'Internet et autres services. Mais une fois leurs successeurs désignés - Brahmi Ouaret à la tête de l'AT et Hachemi Belhamdi à Mobilis - les choses ont, en un laps de temps évolué positivement. Et le succès que connaît actuellement Mobilis sur le terrain, en est la parfaite illustration. Une stratégie de marketing hot-voltige a été aussitôt, initiée par la nouvelle équipe de l'opérateur public du mobile. Baisse des tarifs sur les cartes et sur les appels sans parler des différents services proposés, ont fait que Mobilis qui compte plus de 400.000 abonnés, vise avant la fin de l'année en cours, son million. L'ambition est grande et les objectifs de la boîte se font de plus en plus précis. Le même élan est noté pour ce qui est de la téléphonie fixe, où on s'échine à trouver preneur à un marché des plus rentables. Idem pour l'ouverture du capital d'AT. En clair, le coup de starter donné par la nouvelle équipe de l'opérateur public dans le marché de la téléphonie, s'il a le mérite de rendre plus accessible le portable aux larges couches sociales, renseigne aussi sur l'efficacité de la politique mise en oeuvre depuis quelques mois seulement.