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Télé et radio commémorent leur nationalisation
Publié dans L'Expression le 30 - 10 - 2004

Tout pays indépendant se doit de posséder ses propres moyens de communication. C'est pour cela que la première mesure que prend un pays qui accède à l'indépendance, c'est de nationaliser la presse, la radio et la télévision. C'est ce qu'a fait le pouvoir algérien le 28 octobre 1963 en s'attribuant pleinement la totalité des missions de la Radio et de la Télévision que les accords d'Evian avaient confiés provisoirement à un encadrement français sous l'autorité politique du ministère algérien.
Dès 1954, le pouvoir colonial français avait jeté les premières bases pour la création d'une télévision en Algérie (la radio existait déjà depuis les années 30). Des infrastructures (studios, laboratoires, salles de montage) avaient été construites aux Eucalyptus et des tournages ont été initiés dans l'Algérois. Le gouvernement général français voulait ainsi répondre à l'attente de la communauté française en Algérie et posséder un outil supplémentaire de propagande à un moment où le conflit se durcissait.
Des techniciens algériens furent formés auprès des techniciens français et des réalisateurs chevronnés comme Mustapha Badie et Mustapha Gribi purent ainsi donner la mesure de leurs talents en tournant des sketches en arabe et en kabyle. Le pouvoir colonial avait pris le soin de laisser une petite frange des programmes à la population indigène. Une maison de la radio et de la télévision fut construite au Bd Bru et les émissions-télé démarrèrent dès le 24 décembre 1956. Le FLN de l'étranger, de l'Egypte d'abord, de la Tunisie ensuite, essayait d'informer les Algériens sur l'Algérie combattante, par la voix mobilisatrice de Saout El Arab, animée par l'inoubliable Aïssa Messaoudi qui allait devenir le premier directeur de la RTA. Une équipe de techniciens de la RTA prirent le maquis et furent tous massacrés dans des conditions obscures. D'ailleurs dès 1962, la RTA allait devenir l'objet d'un enjeu important dans la lutte d'influence qui opposa le groupe de Tlemcen aux wilayas III et IV. C'est alors que disparut dans des circonstances non élucidées, Mohamed Saïd Rezzoug, directeur des émissions en langue arabe et kabyle. Des frictions eurent lieu après 1962 entre l'encadrement français et les travailleurs algériens qui ont été renforcés par la venue de l'équipe artistique du FLN. Ce sont les travailleurs eux-mêmes qui descendirent le drapeau français pour hisser l'emblème national. Après sa nationalisation, tous les talents nationaux dans toutes les langues apparurent. Des émissions en arabe, en kabyle et en français virent le jour. C'est après que tout se gâta...


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