Selon un communiqué du gouvernement malien, l'attaque suivie d'une prise d'otages dans un hôtel, à Sévaré, au centre du Mali, aura fait 12 morts. Parmi les victimes, on compte cinq militaires maliens, cinq terroristes et deux Européens dont les identités et nationalités étaient en cours de vérification. C'est dans la nuit du vendredi au samedi que les forces maliennes ont mis fin à cette prise d'otages par un commando armé, libérant plusieurs personnes retenues depuis vendredi dont ́ ́cinq étrangers ́ ́. Les assaillants avaient fait irruption dans l'hôtel Byblos de Sévaré, ville située à plus de 620 km au nord-est de Bamako où séjournent régulièrement des expatriés ainsi que des personnels de la Mission de l'ONU au Mali (Minusma). Les forces maliennes avaient bouclé la zone et tentaient, depuis lors, de les ́ ́déloger ́ ́ de l'hôtel, mais leurs opérations étaient rendues ́ ́délicates ́ ́ par la présence d'otages, dont cinq français, un ukrainien et un russe. Il aura fallu l'intervention des forces spéciales maliennes pour parvenir à libérer plusieurs otages qui ont été évacués vers Bamako. Condamnée vivement par la Minusma, cette attaque dont le gouvernement malien a dressé un ́ ́bilan provisoire ́ ́ de 12 morts dont ́ ́deux tués ́ ́ dans le camp des terroristes, ainsi que l'arrestation de sept suspects, sans plus de détails, a aussi coûté la vie à ́ ́un membre du personnel international associé de la Minusma ́ ́, sans qu'aucune précision sur son identité et sa nationalité ne soit apportée. Aucune indication n'était disponible sur le nombre exact de personnes ayant été retenues en otages par les terroristes pas plus que sur le nombre de ces assaillants, d'ailleurs. Mais, selon l'otage ukrainien qui a réussi à s'extirper de l'hôtel ́ ́, au moment de l'attaque, ́ ́trois Sud-Africains, un Russe et un français étaient aux mains des assaillants, eux-même au nombre de quatre ou cinq terroristes ́ ́. Située à une douzaine de kilomètres du chef-lieu de région Mopti, Sévaré est une ville stratégique, disposant du plus important aéroport de la région que l'armée et les forces françaises de l'opération Barkhane au Sahel ainsi que la Minusma utilisent pour le maintien de la sécurité de ce pays, en proie à une instabilité et à une menace terroriste endémique. Ce n'est sans doute pas un hasard si des tentatives épisodiques sont menées pour tenter de saper le processus de paix que le gouvernement malien et les Touareg de l'Azawed ont conclu à Alger avec la signature d'un accord difficilement négocié et dont la mise en oeuvre exige autant de courage que de bonne volonté de l'ensemble des parties. Les groupes terroristes qui essaiment au Sahel et prospèrent au moyen de divers trafics dont celui des armes et de la drogue ont tout intérêt à saborder cet accord, comme aussi ils peuvent être vivement encouragés dans cette perspective par des pays qui craignent la montée en puissance de l'Algérie dans la région. Il est vrai que l'activisme diplomatique de l'Algérie au Mali et en Libye, notamment, porte un coup sévère aux forces de sape qui visent à déstabiliser l'ensemble de la région du Sahel où un terrorisme lié à Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) a grandement prospéré durant la révolte touarègue contre l'armée malienne. Même s'ils ont été contraints par la conjonction des offensives de l'armée malienne et des forces étrangères (France, Minusma), les «djihadistes» ont gardé le contrôle de zones entières, ce qui leur permet de planifier de temps à autre, des opérations terroristes qui suscitent un dividende médiatique important. C'est ainsi que les 1er et 3 août derniers, 13 soldats maliens ont péri au cours d'attaques revendiquées par Aqmi à Nampala (centre) et à Gourma Rharous (nord-ouest). Attaque contre un hôtel Ban Ki-moon réaffirme le soutien de l'ONU à la paix au Mali Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné hier l'attaque contre un hôtel à Sévaré (Mali) et a réaffirmé le soutien des Nations unies au processus de paix au Mali. Le communiqué de l'ONU précise que l'attaque a notamment «causé la mort d'au moins un employé contractuel des Nations unies». Selon l'armée malienne, douze personnes, dont cinq militaires maliens, ont été tuées lors de cette prise d'otages dans un hôtel de Sévaré, dans le centre du Mali. Cette attaque «n'affectera pas la détermination des Nations unies à accompagner le peuple malien dans ses efforts pour mettre en oeuvre l'accord de paix», souligne l'ONU. Le secrétaire général «appelle le peuple malien et les parties signataires de l'accord issu du processus d'Alger» le 15 mai et le 20 juin 2015 «à demeurer unis dans leur poursuite d'une paix juste et durable au Mali». «Il y a eu 12 morts au total» durant les opérations liées à l'attaque de l'hôtel Byblos par un commando armé, qui a retenu plusieurs personnes, selon un des responsables militaires malien. Les douze tués sont «cinq Fama (membres des Forces armées maliennes), cinq terroristes et deux Blancs» dont les identités et nationalités étaient en cours de vérification, a-t-il indiqué. La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) avait fait part de la mort dans l'attaque d' «un membre du personnel international associé de la Minusma»..