L'adhésion de l'Algérie à l'OMC, seule préoccupation de Bakhti Belaïb Alors que le commerce évolue dans un désordre quasi mortel, le nouveau ministre du Commerce ne parle que du dossier de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Depuis son installation à la tête du département du commerce, Bakhti Belaïb, ne parle que de l'adhésion ou de la non-adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du Commerce comme si cette question était le défi principal du pays dans le secteur du commerce. En effet, à chacune de ses sorties médiatiques, il commence et termine son discours par ce sujet et ce, au moment où l'Algérie fait face à de vrais problèmes dans le secteur. Les importateurs frauduleux, la boulimie des importations, la promotion du commerce extérieur, notamment les exportations, la lutte contre l'informel, sont autant de questions, d'importance capitale pour l'Algérie, notamment en cette période de crise marquée par la chute grandissante des prix du pétrole qui ne sont abordés par le nouveau responsable du secteur ni de près ni de loin. «J'ai tenté, depuis quelques semaines, de faire le point sur ce dossier et de faire un comparatif entre l'état où je l'ai laissé il y a plus de 16 ans et celui d'aujourd'hui: les évolutions ne sont pas remarquables. Il faudrait qu'à un moment, nous, entre Algériens, fassions un comparatif entre le coût de la non-adhésion et celui de l'adhésion. Je pense que c'est un travail que nous n'avons pas encore fait» a-t-il déclaré au sujet de l'accession de l'Algérie à l'OMC à l'occasion de sa première sortie publique, ce qui a été interprét comme étant une critique de ses prédécesseurs et a, par la même occasion, transformé la suite de ses intervention en de simples opportunités de «rectifier» le tir. Depuis, en effet, Bakhti Belaib ne fait que ressasser le même discours à tel point que nombre d'observateurs se posent désormais la question de savoir si l'intégration de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce était la priorité d'autant plus que M.Belaib n'a pas caché que ce dossier a été le premier à être saisi après son installation à la tête du ministère. Pourquoi le nouveau ministre veut-il faire de la question de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC une urgence nationale en tentant d'en faire un sujet de débat alors que de l'avis de plusieurs experts, son importance reste marginale? Pourquoi n'évoque-t-il pas les questions relatives à la promotion du commerce extérieur qui ont fait l'objet d'une conférence internationale tenue sous l'égide de son département et avec le concours du ministère des Affaires étrangères il y a quelques mois au Palais des nations? Pourquoi ne se soucie-t-il pas de l'accompagnement des entreprises algériennes qui partent à la conquête de marchés à l'étranger et qui tentent de se déployer à l'international, notamment en Afrique? Pourquoi n'aborde-t-il pas l'épineux problème de la surfacturation pratiquée par les importateurs, qui constitue un levier de transfert illicite de devises à l'étranger? Que compte-t-il faire pour mettre un terme à la boulimie des importations qui saignent l'économie nationale? Pourquoi n'aborde-t-il pas les lobbies de l'import-import qui, selon certains observateurs, prennent l'économie nationale en otage? Le discours du nouveau ministre du Commerce, Bakhti Belaib, semble fort incompatible avec les enjeux du moment. Et s'il est encore un peu tôt pour faire son procès, il convient tout de même de signaler qu'il ne compte pas confronter au grand jour les lobbies qui, selon la chronique populaire, font la pluie et le beau temps dans le commerce. Alors, ceci veut-il dire que les lobbies dont tout le monde parle mais que l'on n'arrive toujours pas à identifier avec précision, sont assez puissants pour chasser les uns et faire taire les autres?