Transe et harmonie Le public algérois a vibré vendredi soir au rythme des musiques du Sud-Ouest et du Grand Sud, à la faveur d'une soirée qui se tient au théâtre de verdure Saïd-Mekbel depuis le 6 août. Venu de Tamanrasset, le jeune groupe «Afous d'afous» (main dans la main) a invité le public venu nombreux à une immersion dans un univers musical fait de reggae, d'ishumar et de blues du Ténéré, qui a séduit l'auditoire par l'originalité du concept, l'authenticité du verbe en tamasheq et la précision musicale. Rien de telle qu'une musique du Sud pour bercer nos âmes lors de ces nuits chaudes qui rappellent ces belles soirées étoilées sous l'Erg saharien. Menée par le jeune Kader Tirhanine, la troupe a présenté des morceaux de son album en préparation, qui ont reçu un accueil plus que favorable du public algérois, particulièrement pour le son de guitare propre aux Touareg, pour les rythmes des musiques traditionnelles de l'Ahaggar et la grande énergie des musiciens sur scène. Dans un registre différent, mais tout aussi dansant, la troupe «Essed» de Kenadsa (Béchar) a elle aussi brillé par son style proche du ghiwan marocain et ses reprises du terroir de la Saoura tout en mettant l'accent lors de cette prestation sur les influences diwan de sa musique et son aspect rythmé. Des mélodies légères, ariennes, soufflant un air de fraiseur mené au mandole multi effets, clavier et goumbri soutenus par des percussions riches de «tumba, bendir, karkabou et batterie», ont séduit le public qui a beaucoup apprécié le «medley» choisi. Le chanteur du groupe Lahcen Bestam a choisi un programme «léger et estival» avec des morceaux d'anciens albums du groupe comme «Errahil», «Ziara» ou «Belahmer». Le spectacle, la danse, et l'énergie étaient encore au rendez-vous en dernière partie de soirée qui a été assurée par le groupe «Ouled El Hadja Maghnia», une formation atypique, qui fête cette année son vingtième anniversaire. Le public a eu le plaisir de redécouvrir sur scène un orchestre unique empreint d'authenticité et qui produit un son homogène d'une grande puissance puisque composé de cinq derboukas, cinq karkabous, un tbel» et une guitare basse et la voix cristalline de Youcef déclamant le «qcid» dans un style propre à la région, appelé «El Maya». Véritables bêtes de scène, les membres de la troupe dansent sur scène sans jamais s'arrêter et de manière assez acrobatique poussant le public à en faire autant, même si la disposition des lieux, isolant un peu la scène du public, ne permettait pas à la troupe d'interagir avec les spectateurs comme à son habitude. Inauguré le 6 août, le 5ème Festival «L'été en musique» se poursuivra jusqu'au 28 du mois en cours au théâtre de verdure Saïd-Mekbel et à la salle Ibn-Zéydoun de l'Office de Riad El-Feth, avec encore au programme des concerts qui seront animés chaque week-end par des artistes comme «Gâada Diwan Bechar», le groupe «Triana d'Alger» ou encore «Babylone». Un plateau diversifié qui connaîtra aussi des artistes venus de l'étranger comme l'artiste Vitaa ou encore de la diaspora comme Hamid Baroudi etc. Des nuits qui promettent encore plus de divertissement et d'apaisement. On en a besoin tant la musique est une véritable antitode qui adoucit en effet les moeurs..
