La sanction du huis clos n'est pas près de solutionner le phénomène de la violence Les présidents de la FAF et de la LFP, respectivement Mohamed Raouraoua et Mahfoud Kerbadj, annoncent la couleur en menaçant de sanctions sévères les prochains actes de violence. 58 matchs se sont déroulés à huis clos la saison dernière dans les deux Ligues professionnelles 1 et 2, alors que la première journée a enregistrée un seul huis clos en Ligue 2 au moment où la deuxième journée enregistre déjà trois huis clos sous réserve d'autres matchs dans ce genre à l'issue de la réunion de la Commission de discipline de la LFP hier au moment où on mettait sous presse. Mieux encore, le derby algérois entre le MC Alger et le CR Bélouizdad (0-0) a connu des actes de violence entre supporters des deux clubs au stade Omar-Hamadi de Bologhine lors de l'entame de la compétition pour la saison actuelle. Avant le début de la compétition cette saison, le président Kerbadj avait annoncé la désignation par son instance pour certaines rencontres du championnat de Ligues 1 et 2 Mobilis, de personnes chargées spécialement de l'aspect sécuritaire. Et pas plus tard qu'avant-hier, le président de la Ligue de football professionnel, Mahfoud Kerbadj, a annoncé que «dans le cas où une équipe serait sanctionnée d'un troisième match à huis clos, elle jouera le restant de ses rencontres de l'aller ou du retour à domicile sans la présence de son public». Kerbadj a expliqué que «cette mesure a pour but d'agir encore plus sévèrement contre la violence dans les stades qui a pris des proportions alarmantes», avant de souligner que «le huis clos est l'unique solution qui existe pour éradiquer ce fléau». Les présidents de la FAF et de la LFP, respectivement Mohamed Raouraoua et Mahfoud Kerbadj, annoncent la couleur en menaçant de sanctions sévères les prochains actes de violence. Le président Raouraoua a déclaré: «Je peux vous dire que nous sommes déterminés à combattre cette violence et nous serons encore plus sévères, cette saison. Nous serons encore plus sévères aussi contre les dirigeants des clubs qui font des déclarations fracassantes dans les médias...», a-t-il ajouté. De plus, il a précisé que «les collectivités locales doivent mettre à niveau leurs infrastructures et améliorer l'accueil des supporters et leur sécurité. Le public doit être correct et aider le service d'ordre...». Et dans ce même ordre d'idées, la Dgsn a lancé une campagne de sensibilisation pour inciter les supporters à faire preuve de fair-play, à l'occasion du coup d'envoi de la nouvelle saison footballistique 2015-2016. Cette initiative, lancée sur le site Internet de la direction générale de la Sûreté nationale et ses pages sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter, a pour but d'appeler «les supporters à faire preuve de sportivité et rejeter toutes sortes de violences dans les stades, d'autant que la réussite de la saison sportive y va du comportement exemplaire que doit véhiculer le supporter à l'intérieur et en dehors des stades algériens», a expliqué la Dgsn dans un communiqué. La Dgsn a également mis au service des citoyens et supporters un numéro vert (15-48), 24/24 et 7 /7 pour dénoncer tout acte pouvant nuire à la quiétude des Algériens. Dans une initiative similaire, la LFP a demandé aux clubs de commémorer les journées du fair-play de la Fédération internationale de football par l'organisation d'un cérémonial qui a débuté par l'entrée du drapeau fair-play suivi des deux équipes. Mais malgré ces appels, de regrettables incidents ont éclaté jeudi dernier dans les tribunes du stade Omar-Hamadi de Bologhine entre supporters du MC Alger et du CR Belouizdad, pendant le derby inaugural ayant opposé les deux formations de la capitale. Pour un premier match de championnat, c'est donc un signe pour éviter de battre le record des huis clos de l'année dernière. En Ligue 1, 34 matchs se sont joués en l'absence du public, dont 9 infligés à la JS Kabylie dans l'affaire du décès de son attaquant camerounais Albert Ebossé, survenu le 23 août dernier. Le dernier match qui s'est joué à huis clos la saison passée en Ligue 1 avait mis aux prises l'USM Alger à l'ASO Chlef, au stade Omar-Hamadi, dans le cadre de la 30e et dernière journée. Concernant la Ligue 2, 24 rencontres ont été disputées à huis clos la saison dernière. Ainsi, un appel d'urgence est fait a toutes les parties concernées afin de mettre en oeuvre leur volonté pour éradiquer ce fléau. «Le huis clos pourrait bien être évité mais il faut d'abord que chacun prenne ses responsabilités. Seulement, il faut aussi que les responsables chargés de la gestion des championnats assurent aussi l'application stricte des règlements en la matière, surtout le fait que les supporters soient pris en charge par des stadiers ainsi que le service d'ordre qui doit assurer l'efficacité avec des caméras de surveillance pour détecter le moindre acte de violence, bien contrôler l'entrée dans les stades des fumigènes et autres objets à risques. A partir de là, il y aurait moins de jets de projectiles ou de fumigènes qui pourraient constituer pour le stade une menace de huis clos.»