Dans quelques jours c'est la rentrée. Une rentrée sociale qui s'annonce difficile en raison des difficultés économiques du pays. Dans cette perspective, la majorité des télévisions privées s'apprête à serrer la ceinture et garder les pieds sur terre et cela afin de maintenir ses acquis. Si certaines chaînes comme Ennahar TV et Dzair TV ont fait leurs courses durant ce Ramadhan, les autres chaînes restent dépendantes de la manne publicitaire de leurs journaux, acquise à travers l'Anep. C'est le cas notamment de la chaîne Echourouk TV qui reste le groupe le plus endetté des groupes médias, ce qui l'a obligé à s'adosser à un important homme d'affaires, pour renflouer ses caisses et surtout garantir une assurance financière pour les projets à venir. Le groupe Echourouk s'est conformé également à la réglementation en introduisant un nouvel actionnaire. Alors même que l'Etat n'a pas encore autorisé le ciel algérien aux télévisions privées, certaines chaînes sont déjà endettées. C'est le cas d'El Djazairia TV, dont les deux actionnaires ont vendu leurs parts pour éviter de fermer leur chaîne et préserver ainsi les postes de nombreux employés. D'autres chaînes sont dépendantes également de la manne publicitaire publique à travers les pages Anep. C'est le cas notamment des journaux-télés, comme KBC, Salam TV, El Adjwa TV ou encore l'Index TV, qui est à l'arrêt depuis le 17 juin 2015. Ces dernières sont totalement dépendantes des journaux et de la publicité qui en résulte. Sur la trentaine de chaînes algériennes privées, seuls cinq sont appuyées sur des actionnaires solides. C'est le cas de Numidia News(Tahkout), Echourouk TV (Mazzouz), Ennahar TV (Anis Rahmani), El Djazairia TV (les frères Ayoub) et Dzair TV (Les frères Haddad). Le reste des télévisions est entièrement dépendant de la publicité publique. Mais avec la baisse des revenus pétroliers, le gouvernement n'a pas à réfléchir pour baisser les budgets publicitaires des quotidiens privés. Les plus touchés demeurent Echourouk TV et KBC, les télévisions les plus lourdes du paysage audiovisuel algérien. D'ailleurs, le ministre de la Communication, Hamid Grine, avait déjà averti le 28 juillet dernier en appelant au règlement des dettes des journaux et des dépenses des imprimeries. «Fini les largesses de l'Etat», avait notamment affirmé le patron du secteur de la communication. Une asphyxie financière qui a poussé la chaîne KBC à réduire ses dépenses durant le Ramadhan, ce qui l'a conduit à rediffuser les programmes qui avaient été cédés par la chaîne Atlas, fermée par l'Etat. Le quotidien El Hayet avait cité dans un article que plusieurs quotidiens à petit tirage étaient en difficulté pour manque de publicité et par conséquent seraient menacés de disparition. Si le prix du baril de pétrole continuait à descendre, ce serait la mort certaine pour certaines chaînes privées. [email protected]