Le groupe Sonelgaz a bénéficié d'une enveloppe de 2 200 milliards de dinars Le groupe Sonelgaz a bénéficié d'une enveloppe de 2 200 milliards de dinars pour répondre à la demande nationale en matière de transport et de distribution d'électricité et de gaz, a assuré le ministre de l'Energie. Si la dégringolade des prix du pétrole charrie des inquiétudes légitimes, la rumeur les amplifie au point de contracter une grosse déprime. Il y a de quoi. La conjoncture économique est morose. L'Algérie puise dans son bas de laine pour maintenir l'équilibre de son budget. Le ministre de l'Energie tente de désenfler tous ces bruits qui courent concernant la remise en cause de nombreux chantiers. La chute des cours de l'or noir n'affectera pas les projets inscrits dans le cadre du développement de son secteur. «Il s'agit d'un secteur stratégique pour la population et il n'est pas concerné par aucun gel...», a déclaré jeudi dernier Salah Khebri, à l'issue d'une visite d'inspection à des infrastructures énergétiques dans la wilaya de Boumerdès. Pas question donc de coup d'arrêt? «Bien au contraire, nous essayons de continuer à développer des projets qui sont nécessaires pour satisfaire les besoins de la population et qui sont très croissants d'ailleurs», a-t-il assuré. Quels sont les moyens, financiers, mis en place pour répondre aux attentes des citoyens? «Le groupe Sonelgaz a bénéficié d'une enveloppe de 2 200 milliards de dinars pour pouvoir mettre en place les capacités nécessaires en termes de production, de transport et de distribution d'électricité et de gaz pour répondre à la demande nationale en la matière», a confié le successeur de Youcef Yousfi. La question de raccordement en gaz de ville dont sont démunies certaines localités, dans la wilaya de Béjaïa en particulier ont poussé leurs habitants à avoir recours aux barrages de routes pour faire entendre leurs revendications. Un cri que les pouvoirs publics semblent avoir entendu: «Les programmes (de raccordement en électricité et gaz) sont en cours, et nos déplacements au niveau des wilayas nous permettent de voir quelles sont les contraintes», a indiqué le ministre. De quel type de pression s'agit-il? «Nous avons constaté un certain nombre de blocages au niveau de certaines wilayas et qui affectent l'avancement de ces projets. Il s'agit surtout des oppositions des riverains», a-t-il déploré. Ce sont «des citoyens qui bénéficient de l'électricité et du gaz mais qui empêchent d'autres citoyens comme eux de bénéficier de cette énergie et ce n'est pas normal», a-t-il dénoncé. Ces oppositions de riverains «entravent le passage des infrastructures de Sonelgaz comme les canalisations de gaz et les poteaux et lignes électriques qui sont nécessaires pour alimenter la population locale ou celle des autres wilayas», a fait remarquer Salah Khebri. Comment convaincre les récalcitrants? «Nous travaillons avec les autorités locales et à leurs têtes les walis pour lever ces oppositions qui ne doivent pas exister et qui entravent la réalisation des projets et, par conséquent, peuvent générer demain des déficits en termes d'approvisionnement», a conclu M. Khebri. Le ministre n'a par contre pas pipé un mot en ce qui concerne les investissements colossaux, de l'ordre de 50 milliards de dollars, envisagés par Sonatrach pour relancer une production et des exportations de pétrole en nette baisse. Les mettre sur la table, à l'heure actuelle serait «suicidaire» même s'il s'agit de l'avenir du pays, compter sur des partenariats alors que des compagnies pétrolières majors ont dû geler certains de leurs investissements et licencier à tour de bras relève pratiquement de l'impossible. L'effondrement des cours de l'or noir risque de les broyer davantage. Hier, en cours d'échanges européens, le baril a continué à s'enfoncer perdant quelque 40 cents à Londres pour se négocier à 46,22 dollars tandis qu'à New York il affichait, à l'ouverture, 41,05 dollars. Jeudi le prix du panier Opep a perdu 1,26 dollar. Il cotait 44,13 dollars le baril, par rapport à mercredi, selon un communiqué de l'organisation. «A ce niveau, il n'y a pas un seul membre de l'Opep qui puisse boucler son budget sans piocher dans ses réserves (monétaires)», soulignaient les analystes de PVM. C'est ce qui a sans doute permis au secteur de l'énergie de ne pas geler ses projets. Salah Khebri ne l'a pas dit...