Des migrants clandestins venus de Libye au port de Lampedusa les garde-côtes italiens ont annoncé hier être en train de tenter de secourir jusqu'à 3 000 migrants en Méditerranée, au large des côtes libyennes, après avoir reçu des SOS provenant de 18 bateaux. Le drame des migrants en Méditerranée vire au cauchemar. Que ce soit en Italie, principale destination des centaines de bateaux utilisés par les passeurs pour déverser leur clientèle pathétique sur les rives transalpines ou en Macédoine, le rush s'est accru ces dernières semaines, en prévision d'un climat moins favorable à partir de la mi septembre. C'est ainsi que les garde-côtes italiens ont annoncé hier être en train de tenter de secourir jusqu'à 3 000 migrants en Méditerranée, au large des côtes libyennes, après avoir reçu des SOS provenant de 18 bateaux. Au moins sept bâtiments des garde-côtes participaient à cette vaste opération de secours des migrants qui se trouvaient à bord de 14 bateaux pneumatiques et de quatre autres bateaux transportant au total entre 2000 et 3000 personnes. Du côté de la Grèce, ce sont également des centaines de migrants, notamment des réfugiés syriens souhaitant se rendre en Europe occidentale, qui continuaient à affluer hier à la frontière gréco-macédonienne où environ 2000 d'entre eux ont passé la nuit sous la pluie, bloqués par des barbelés et un cordon de la police macédonienne. Dans ce no man's land, situé entre le village grec d'Idomeni et la ville macédonienne de Gevgelija, la plupart des migrants ont passé une nuit blanche, certains dormant à la belle étoile ou dans des petites tentes. Durant la nuit, la police a doublé l'épaisseur des barbelés. «Aidez-nous», s'écriait la foule, parmi laquelle des enfants en pleurs. Dans la matinée, des centaines d'autres migrants ont continué à affluer à Idomeni dans des autocars en provenance du port grec de Thessalonique, avant de se diriger ensuite, à pieds, vers la zone frontalière. Pendant des semaines, la Macédoine a toléré l'entrée massive de migrants sur son territoire en provenance de la Grèce, mais le gouvernement de Skopje a décrété jeudi l'état d'urgence et dépêché dans la zone frontalière des forces spéciales de police et l'armée pour tenter d'endiguer le flux migratoire. Quelque 42.000 migrants, dont plus de 7000 enfants, sont arrivés depuis le 19 juin en Macédoine, avait précisé vendredi le gouvernement macédonien. Les autorités grecques ont enregistré pour leur part l'arrivée dans leur pays depuis janvier de quelque 160.000 migrants, en provenance surtout des zones de guerre en Syrie, en Afghanistan ou en Irak. Après avoir entièrement bloqué pendant 24 heures le passage des migrants, les autorités macédoniennes ont commencé vendredi à laisser passer des «catégories vulnérables», à savoir des familles avec des enfants et des femmes enceintes. Hier, le passage de la frontière se poursuivait à niveau réduit, la police autorisant, de temps en temps, des groupes de plusieurs dizaines de personnes à entrer dans le pays et à se diriger vers la gare ferroviaire de Gevgelija. Cinq trains au total, selon un responsable de la gare, devraient partir de Gevgelija durant la journée pour transférer les migrants à Tabanovce, localité située dans le nord de la Macédoine, à la frontière avec la Serbie. La plupart des migrants souhaitent ensuite traverser la Serbie, dont la frontière nord est une porte d'entrée vers l'Union européenne. De l'autre côté, c'est la Hongrie, mais celle-ci a entamé la construction d'une clôture de quatre mètres de haut et 175 kms de long pour empêcher le franchissement de sa frontière par les migrants.