Il demeurait hier incertain, quoique un léger mieux ait été enregistré. L'état de santé du président Yasser Arafat continuait à susciter, hier, l'inquiétude parmi la population palestinienne accrochée aux nouvelles que donnent les radios et télévisions. Selon le conseiller politique du président Arafat, Nabil Abou Roudeina, «en dépit de l'état de santé critique du président Arafat, sa condition n'a pas atteint un stade irréversible comme l'ont rapporté certains médias et nous espérons que son état va s'améliorer dans les prochains jours». Il n'en reste pas moins que les spéculations vont bon train et chacun de dire son sentiment sur la question. Ce qui a créé un imbroglio le jeudi quand des journaux et la télévision israéliens avaient annoncé la mort du président palestinien. Mort, immédiatement démentie tant par des responsables palestiniens que les médecins traitants français de l'hôpital militaire Percy de Clamart où il a été admis le 29 octobre dernier. Ces nouvelles, incontrôlées, ont induit la confusion sur l'état de santé du leader palestinien. Cette situation a fait réagir les instances dirigeantes de l'OLP qui ont indiqué que désormais «seuls les médecins sont habilités à parler de la santé d'Arafat». Ainsi, dans une déclaration à la presse, Farouk Kaddoumi, chef du département politique (Affaires étrangères) de l'OLP, a indiqué que l'équipe médicale qui soigne le président palestinien à Clamart, reste «la seule entité autorisée» à donner des nouvelles de l'état de santé du chef de l'Autorité palestinienne. Indiquant: «Nous avons convenu avec l'équipe médicale supervisant le traitement d'Abou Ammar qu'elle serait la seule entité autorisée à publier de tels communiqués», tout en soulignant qu'«aucune autre entité quelle qu'elle soit n'a été autorisée à donner d'information concernant l'état de santé du président Arafat». Il est sûr que les médias, surtout israéliens, faut-il le souligner, suivent pas à pas l'évolution de l'état de santé du président palestinien. Ainsi, le quotidien israélien Yédiot Aharonot, avait indiqué, hier, sur son site Internet, que le président Arafat «avait ouvert les yeux durant la nuit de vendredi à samedi» citant une «importante» personnalité palestinienne qui s'est rendue à son chevet. De fait, après la confusion créée après l'annonce de sa mort, en début d'après-midi de jeudi, les choses semblent redevenir plus claires, d'autant plus que ses médecins traitants estiment que l'état du président Arafat est «redevenu stable» indiquait, vendredi, le général Christian Estripeau, chargé de communication du service des armées, qui a confirmé que «l'état de santé du président Yasser Arafat ne s'est pas aggravé. Il est considéré comme stable par rapport au dernier bulletin de santé». De fait, la santé du président palestinien ne laisse pas insensible la communauté internationale qui exprime sa solidarité avec le peuple palestinien. Les dirigeants européens ont aussi exprimé leur «solidarité envers le peuple palestinien en ce moment difficile», alors que le président palestinien Yasser Arafat se trouve entre la vie et la mort. «Ils peuvent être sûrs que l'Europe va continuer à faire tous les efforts pour que l'Etat palestinien devienne une réalité», a déclaré le Haut représentant pour la politique étrangère de l'UE, Javier Solana. De son côté, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, avait déclaré vendredi, à partir de New York, que «le président Arafat incarnait les aspirations des Palestiniens, il a été leur leader pendant toutes ces années et (sa disparition) créera de toute évidence, un vide parmi eux» indiquant: «Jusqu'ici, ils (les Palestiniens) apparaissent capables de gérer la succession sans que ce soit un problème. J'espère qu'ils seront capables d'assurer une transition douce», précisant: «Je pense que nous devrions être en mesure de faire en sorte que le plan (la Feuille de route) soit mis en route pour l'an prochain.» De fait, pour assurer une transition sans heurts, les Palestiniens, toutes tendances confondues travaillent de concert pour que l'éventuelle disparition du président Arafat ne donne pas lieu à l'instauration du chaos dans les territoires palestiniens. Aussi, depuis la dégradation de la santé d'Abou Ammar, des réunions non-stop, se tiennent en Cisjordanie et à Gaza pour prévenir tout dépassement et surtout pour éviter la violence et les provocations des soldats israéliens, comme celles d'hier lorsque les forces d'occupations israéliennes ont tués à Gaza deux adolescents palestiniens. L'état de santé du président Arafat demeure certes critique, mais il a semblé connaître, ces dernières vingt-quatre heures, un léger mieux qui laisse espérer un rétablissement du leader palestinien.. De fait, il a déjà échappé une fois à la mort, dans les années 80, lors du crash de son avion dans le désert de Libye, d'où il est sorti indemne avec quelques blessures, aussi les Palestiniens espèrent-ils le renouvellement du miracle avec la «résurrection» du Vieux Lion de Gaza.