Un nouveau dictionnaire d'apprentissage français-arabe vient d'être publié à Blida. Cet ouvrage, conçu par M.Makhloufi Chettouhi, enseignant de français au lycée Ibn-Rochd depuis plusieurs années, a la particularité d'être présenté sous forme de bande dessinée et dont le dialogue y figurant contient principalement des locutions figées, c'est-à-dire une chaîne et une unité lexicale de deux ou plusieurs termes formant un tout indissociable. Le but de l'utilisation de ces locutions qui sont traduites en arabe dans l'ouvrage en question, est selon l'auteur, une manière originale de familiariser l'élève avec ce genre d'expressions car «la langue de Molière en compte un grand nombre, et les locuteurs en font régulièrement usage en différentes situations de communication dans la mesure où elles sont judicieusement employées par des acteurs sociaux dans leurs prises de parole : homme politique en situation de face-à-face, dans un débat contradictoire, ménagère ou micro-trottoir, star invitée à une émission de TV... etc», dira M.Chettouhi. Avant d'ajouter que les locutions figées qui sont donc omniprésentes, «sont aussi fréquentes dans les articles de presse où le choix des mots est aussi, sinon plus important, que l'information que ces derniers véhiculent». Par ailleurs, il cite l'exemple de la locution «faire couler beaucoup d'encre», puisque cette dernière et à l'instar des autres locutions figées ne résulte pas du sens des mots qui la composent. Impossible également de remplacer «trente-six» par «trente-cinq» dans la locution «voir trente-six chandelles» ou traduire mot par mot, car cela deviendrait insignifiant. Sa nouvelle méthode consiste ainsi à traduire ces locutions en arabe pour mieux enrichir les connaissances des élèves (lycéens et collégiens principalement) et même le large public, car d'après ses dires, le fait d'introduire la langue source (arabe) pour l'enseignement du français ou d'une autre langue étrangère, facilite la compréhension et motive l'apprenti à mieux apprendre ces langues, surtout quand on sait que le niveau de la langue chère à Molière qui est la première langue étrangère en Algérie, est en net recul auprès de nos jeunes. D'autre part, le choix de la bande dessinée n'est pas fortuit dans la mesure où selon l'éditeur, «les locutions figées sont souvent des locutions imagées. C'est pour cette raison que le présent ouvrage se donne à lire comme une bande dessinée... pour le plus grand bonheur des jeunes», lit-on dans l'avant-propos de ce livre. Notons que M.Chettouhi a conçu en dehors de cet ouvrage plusieurs autres livres didactiques à l'instar du guide de conjugaison (français-arabe) et un autre spécial fait divers destinés essentiellement aux élèves de la première année secondaire. Il compte cependant se lancer dans la littérature.