Le diplomate américain n'est pas homme à baisser les bras La visite de l'envoyé spécial de l'ONU pour le Sahara occidental intervient au lendemain d'élections communales et régionales qui se sont tenues au Maroc. Renouer les fils du dialogue entre Sahraouis et Marocains: un objectif que s'est fixé Christopher Ross qui bute sur le verrou marocain. Arrivera-t-il à le faire sauter? L'opération s'annonce périlleuse. Quand bien même y parviendra-t-il, les hypothétiques pourparlers entre le Maroc et le Front Polisario ne seront pas de tout repos, le monarque alaouite ayant fait le serment de ne pas céder d'un pouce sur le dossier du Sahara occidental. «Le Maroc restera dans son Sahara, et le Sahara demeurera dans son Maroc jusqu'à la fin des temps» avait déclaré le 6 novembre 2014 le souverain marocain dans une allocution adressée à ses sujets. «L'initiative d'autonomie est le maximum que le Maroc puisse offrir dans le cadre de la négociation pour trouver une solution définitive à ce conflit régional» avait martelé Mohammed VI. Aux dernières nouvelles, la position du pouvoir marocain n'a pas évolué d'un iota. Elle est restée aussi rigide. Qu'à cela ne tienne. Le diplomate américain n'est pas homme à baisser les bras. Il est depuis samedi dans les camps de réfugiés sahraouis, dans le cadre d'une visite de trois jours, pour la première fois depuis que le Conseil de sécurité a voté une nouvelle résolution qui garantit au peuple sahraoui le droit de décider librement de son destin dans le cadre d'un référendum d'autodétermination. «L'envoyé onusien a été reçu par le représentant du Front Polisario auprès de l'ONU, Boukhari Ahmed. M.Ross doit rencontrer, lors de sa visite, des membres de la délégation sahraouie chargée des négociations et de hauts responsables sahraouis.», indique l'agence de presse officielle sahraouie, SPS, dans une dépêche datée du 5 septembre 2015. Le représentant personnel du secrétaire général de l'Organisation des Nations unies avait rencontré le 24 mars 2015 les membres de la délégation du Front Polisario chargée de négocier avec les Marocains dans le cadre de sa tournée maghrébine à pratiquement un mois du renouvellement du mandat de la Minurso. «La présence de Ross dans les camps de réfugiés prouve l'importance accordée par l'Organisation des Nations unies pour trouver une solution à la question sahraouie» avait indiqué Ahmed Boukhari, représentant permanent du Front Polisario à New York. «Il est temps de faire pression sur le Maroc pour se conformer à la légalité internationale», avait ajouté le diplomate sahraoui, qui avait affirmé que «tous les pays ont la conviction que c'est le Maroc qui dresse les obstacles devant les efforts de l'ONU pour résoudre ce problème». «La partie sahraouie appelle à organiser un référendum libre et juste et la nécessité de surveiller la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés», avait souligné M.Boukhari. Les négociateurs sahraouis ont réitéré le même message à l'envoyé spécial de l'ONU. Le représentant permanent du Front Polisario à New York,Ahmed Boukhari, a réaffirmé que «la seule solution au conflit du Sahara occidental passe par l'organisation d'un référendum libre, juste et impartial devant permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination» à l'issue d'une réunion avec l'envoyé personnel du SG de l'ONU, souligne une dépêche de Sahara Press Service datée d'hier.