L'envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, projette de visiter la région avant avril 2012, a indiqué mardi à Tifariti le représentant du Front Polisario à l'ONU, Ahmed Boukhari. Ce dernier, membre du secrétariat national sortant du Front Polisario, a exprimé à l'APS la disponibilité de la direction du peuple sahraoui à relancer le processus de paix au Sahara occidental. “Le Front Polisario est toujours disponible pour collaborer avec l'Organisation des Nations unies afin de faire valoir les droits légitimes du peuple sahraoui”, a-t-il affirmé en marge des travaux du 13e congrès du front. Les questions relatives aux mécanismes d'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental, a expliqué le diplomate sahraoui, “sont désormais un élément dans l'équation des négociations”, ajoutant qu'il existe “un retour en force du Conseil de sécurité pour aller vers l'essentiel et à une solution pratique, à savoir l'organisation d'un référendum d'autodétermination et l'identification du corps électoral”. “Pour les Nations unies, l'autodétermination passe par la consultation des peuples sur leur volonté. Les Nations unies ont fait un travail remarquable dans l'identification du corps électoral sahraoui qu'il faudra compléter”, a ajouté M. Boukhari. S'agissant de la proposition marocaine “d'autonomie” du Sahara occidental, le représentant du Front Polisario à l'ONU a qualifiée celle-ci de “dépassée”, estimant que “les autorités marocaines sont arrivées à une lecture réaliste sur le fait que la proposition d'autonomie n'est pas la voie appropriée pour résoudre le conflit du Sahara occidental.” “Notre contre-proposition englobe aussi l'offre marocaine dans un référendum qui intègre également la question de l'indépendance”, a rappelé M. Boukhari, qui a considéré l'approche sahraouie “plus convaincante et plus pratique.” Le choix stratégique du Front Polisario, a-t-il encore expliqué, “est de donner à la voie pacifique toutes ses chances de réussite”, déplorant cependant que le seul obstacle majeure au succès de cette voie soit “cette position française qui continue à soutenir d'une manière aveugle la stratégie d'expansion territoriale du Maroc contre ses voisins”. Le représentant du Front Polisario a estimé, dans ce cadre, que la position française “retarde l'avènement de la paix dans la région”, affirmant que les autres membres du Conseil de sécurité de l'ONU “n'ont pas de problème avec un Etat sahraoui libre et indépendant.” M. Boukhari a considéré, en outre, que les conditions sont réunies pour maintenir les négociations de paix entre le Maroc et le Front Polisario dans une “direction correcte et juste”, regrettant cependant la position française “qui empêche ce processus d'atteindre sa vitesse de croisière.” R.I/Agences