Nombre d'embûches ont dû être levées avant que ce projet ne voie enfin le jour. L'achèvement des travaux du nouvel hôpital de 240 lits de Skikda a été confié à la direction de l'habitat après le transfert du dossier de finalisation de la direction de la santé à celle de l'habitat et de l'urbanisme. C'est ce que nous ont confirmé des sources proches des autorités de cette wilaya. La décision, venue fort à propos, devrait voir la relance de ce projet, en jachère depuis plusieurs années à cause de nombreux problèmes dont certains, jusque-là, s'étaient avérés «insurmontables», de l'avis même de certaines sources proches des autorités locales. Les travaux liés à cette nouvelle structure hospitalière n'ont pu arriver à terme en raison d'un manque de financement et de l'existence d'un bidonville implanté sur le site de l'hôpital, entravant ainsi les travaux d'aménagement extérieur. Pas moins de 80 habitations, regroupant plus d'une centaine de familles, occupent en effet une partie de l'assiette foncière destinée à ce nouvel établissement sanitaire. Le wali, nouvellement installé à la suite du mouvement opéré par le président Bouteflika, a fini par ordonner la construction de 80 habitations rurales à la cité Sidi Ahmed à Bouilli au profit de ces familles, dans les plus brefs délais, afin d'achever les travaux de cet hôpital, qui ont débuté en 1994 et dont la durée de réalisation était de 30 mois pour un coût estimé à 220 millions de dinars. Aux termes de la loi, il était possible de ne pas dédommager ces familles, occupant des bidonvilles illicites. L'Etat, toutefois, semble avoir opté pour la «sérénité» sociale depuis que de nombreuses villes du pays ont vécu des troubles pour diverses raisons, dont une bonne partie est liée au logement, à l'emploi et à l'eau. Toujours est-il que le projet a trop traîné en longueur, décuplant les coûts de sa réalisation, et sanctionnant, dans le même temps, les populations dont les besoins sanitaires sont allés crescendo, à la mesure du développement urbanistique et démographique qu'a connu Skikda durant ces vingt dernières années. A l'arrêt depuis 1997, les travaux ont repris en 2002 grâce à une enveloppe financière additionnelle de 350 millions de dinars, dans le cadre du plan du développement sectoriel, en plus des 100 millions de dinars du plan 2003 pour les équipements. L'argent frais ainsi débloqué devrait permettre la reprise des travaux à un rythme plus soutenu, comme l'a ordonné le chef de l'Etat, mais aussi le ministre des Travaux publics, pour qui aucun retard injustifié n'est toléré dans la réalisation des infrastructures et des habitations. Cinq entreprises, publiques et privées, ont été chargées de livrer le nouvel hôpital de la wilaya de Skikda, durant le premier trimestre 2005. Ces entreprises ont donc à peine quelques mois devant elles avant de devoir rendre des comptes à leur tour. Les Skikdis, qui suivent de près la relance des travaux, attendent avec impatience que cet hôpital ouvre enfin ses portes.