Officiellement et pour l'Histoire, Yasser Arafat est décédé jeudi 11 novembre à 02 heures 30 du matin. Abou Ammar, symbole de la résistance palestinienne et chef de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), est décédé, jeudi à l'aube, à l'hôpital Percy de Clamart (banlieue parisienne) où il était hospitalisé depuis le 29 octobre. La nouvelle s'est propagée comme une traînée de poudre à travers le monde entier. Le médecin général Christian Estripeau, chargé de la communication au service de santé des armées, a annoncé que le président de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, était décédé jeudi à O2h30. Quelque temps après la déclaration du Dr Christian Estripeau, le secrétaire de la Présidence palestinienne, Tayeb Abdelrahim, se charge de transmettre l'information au peuple palestinien et ce, lors d'un point de presse tenu à la Mouqataa à Ramallah. Les origines du malheur remontent à la triste journée de 23 octobre 2004, des médecins tunisiens se rendent à Ramallah pour examiner Yasser Arafat. Ils constatent une très forte grippe. Le premier diagnostic établi fait état d'une situation jugée «critique». Une réalité confirmée notamment par le chef de cabinet du Premier ministre, Ahmed Qoreï, et le numéro deux de l'OLP, Mahmoud Abbas, qui se sont rendus à son chevet. Le 28 octobre, un médecin déclare qu'Arafat souffre d'une anomalie sanguine due à «une infection d'origine virale, à un cancer ou à un empoisonnement sanguin» et va devoir être hospitalisé à l'étranger. Yasser Arafat fut donc transféré d'urgence à Paris via Amman. Côté israélien, l'on parle déjà de la mort inéluctable de Yasser Arafat mais aussi du refus catégorique à l'idée que le dirigeant palestinien soit enterré à Jérusalem. Le 1er novembre, le porte-voix de l'autorité palestinienne à Paris, Leïla Chahid, rassure les palestiniens et déclare qu'Arafat va «beaucoup mieux» et dément le fait qu'il ait été victime d'«empoisonnement ou d'intoxication». Trois jours plus tard, soit le 4 novembre, une source médicale affirme qu'Abou Ammar est dans le coma, «au plus mal» affirme-t-on. Une autre mauvaise nouvelle qui vient secouer le monde arabe et les territoires occupés en particulier. Le jour même, le chef de l'Etat français, Jacques Chirac, se rend au chevet de Yasser Arafat sans faire le moindre commentaire. Des rumeurs faisant état d'une mort cérébrale commencent à circuler dans l'entourage du chef de l'Autorité palestinienne. A ce propos, vers 16h25 des médias israéliens annoncent la mort du chef de l'Autorité palestinienne. L'information est relayée par le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker. Leïla Chahid se révolte comme pour rassurer encore une fois les milieux palestiniens. «Arafat n'est absolument pas en état de mort cérébrale mais dans un coma réversible», a-t-elle témoigné, tout en admettant qu'il pourrait «ne pas se réveiller». De son côté, le médecin général de l'hôpital de Percy confirme lui aussi que l'état de santé du leader palestinien «ne s'est pas aggravé» et est «considéré comme stable». La même déclaration avait été faite par le ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier. Dans sa première sortie médiatique, l'épouse d'Arafat ébranle les milieux politiques en parlant déjà d'un «complot». Elle accuse trois responsables palestiniens à savoir Ahmed Qoreï, Mahmoud Abbas et le ministre des Affaires étrangères, Nabil Chaath, de vouloir «enterrer» son mari «vivant» pour hériter de son pouvoir. Dans l'après-midi du 9 novembre, le président Jacques Chirac reçoit quatre dirigeants palestiniens, MM.Abbas, Qoreï, Chaath et le président du Conseil législatif palestinien, Rawhi Fattouh, qui se sont rendus au chevet de Yasser Arafat. Le soir de la même journée, les médecins français essayent de stopper une hémorragie cérébrale, affirme Tayeb Abdelrahim. Et d'ajouter que, le moment venu, Arafat sera enterré à la Mouqataa. L'on parle déjà et suite à cette mauvaise nouvelle des dispositions à prendre après le décès d'Arafat. Officiellement et pour l'Histoire, Yasser Arafat est décédé jeudi 11 novembre à 02 heures 30 du matin. Il a eu un enterrement en deux temps: des funérailles au Caire, dignes d'un chef d'Etat et une inhumation à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, devant des dizaines de milliers de citoyens palestiniens.