Gérard Larcher répondant aux questions des journalistes Quant à la situation en Syrie, Bouteflika lui a indiqué qu'il ne suffit pas de bombarder pour avoir des solutions. «Il ne suffisait pas de bombarder pour trouver une solution.» «La dimension politique entre la France et l'Algé-rie est très forte. La relation entre nos deux pays ne subit pas les légitimes clivages entre la gauche et la droite françaises.» C'est en ces termes que le président du Sénat français Gérard Larcher, a situé la qualité des relations entre les deux pays avant d'aller dans le détail des entretiens qu'il a eus avec les responsables algériens lors des quatre journées qu'a duré une visite qu'il a clôturée, hier, par un point de presse à l'aéroport international Houari Boumediene à Alger. Si l'essentiel de cette visite semblait porter sur une «véritable» coopération parlementaire, le partenariat économique et les questions internationales n'ont pas été que de l'accessoire. Il a affirmé avoir abordé la question de la règle des 49/51%. Tout indique que M.Larcher est venu transmettre les procurations des patrons français au gouvernement algérien, notamment au sujet de cette règle. «J'ai rencontré des chefs d'entreprises français qui m'ont exprimé clairement leur volonté de poursuivre leurs investissements en Algérie.» Il a expliqué que les patrons français ont exprimé un certain nombre d'interrogations sur les secteurs automobile, agroalimentaire, électrique, des services «et je dois dire que la question de la règle des 49/51% se pose». Interrogé par L'Expression s'il suffirait de lever cette règle pour voir une bousculade au portillon, le président du Sénat français a indiqué qu'il y a encore des efforts à faire. «Il y a aussi un certain nombre de textes qui doivent libérer un certain nombre d'énergies, certaines lenteurs et à un moment où nous avons clairement compris qu'il fallait développer l'économie en dehors de la monoculture de l'énergie et il n'y a pas que l'Algérie qui soit la seule concernée, il va falloir accélérer les réformes, et c'est aux Algériens de le décider et pas à nous.» Qu'en est-il de la réponse de M.Sellal? Selon M.Larcher il y «a eu une réponse qu'il fallait avancer avec réalisme sur le sujet». Et d'enchaîner «Nous nous sommes fait les portes-paroles des entreprises françaises sur la nécessité de booster.» Au volet politique, Il a indiqué avoir débattu avec les responsables algériens de la situation en Méditerranée, et en Afrique de même que le dossier du Sahel et le Mali, ont fait l'objet de longs échanges. La situation en Libye a également été abordée par M.Larcher qui a estimé qu'il n' y a pas d'autre solution que celle «d'avoir un gouvernement de transition, d'union nationale, qui permette de refonder les prémices d'un Etat», a-t-il souligné. Quant à la situation en Syrie, il a relevé que les responsables algériens avec qui il s'est entretenu lui ont rappelé qu'«il fallait très clairement avoir en tête qu'il n'y avait qu'une seule vraie menace, l'organisation Daesh, et une seule priorité, sa neutralisation». La situation au Sahel a aussi été à l'ordre du jour de la visite de Larcher qui a lâché cette petite phrase selon laquelle, «il y a un impératif pour les Touareg d'être reconnus y compris politiquement». Interrogé sur le sort réservé au projet de l'usine de véhicules Peugeot en Algérie, M.Larcher est resté dans un vague souhait: «nous souhaitons que puisse se constituer un pôle automobile.» «Ce n'est pas nous qui dirigeons l'entreprise Peugeot mais nous y sommes très attachés et c'est une question importante pour nous.» Le président du Sénat français a par ailleurs plaidé pour une «véritable» coopération parlementaire entre le Conseil de la nation et le Sénat français. C'est dans ce sens qu'il a invité le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, pour une visite en France. Cette intense activité appelle à une déduction certes subsidiaire, mais qui laisse percevoir un élément de réponse à ce que sera la nouvelle Constitution algérienne. C'est que le bicaméralisme comme mode de fonctionnement du système législatif algérien sera préservé dans cette nouvelle Loi fondamentale.