La plupart des bénéficiaires parlent de «préjudice moral». A un mois et demi du délai de réception de la tranche 2001 du programme location-vente, l'Agence pour l'amélioration et le développement du logement n'a pas encore fait son dernier bilan. D'après la chargée de la communication auprès de l'agence, le problème des visas est «en cours de règlement», après la réunion, ayant regroupé récemment des représentants des ministères et des Affaires étrangères, de l'Habitat et de l'Aadl. Selon Mme Bourenane, les travaux ont repris leur cours normal au niveau de tous les sites. Quant au respect ou non des délais de livraison, notre interlocutrice, devant l'impatience des acquéreurs, les responsables de l'Aadl se contentent de rassurer, faute d'honorer leurs engagements. La plupart des bénéficiaires parlent de «préjudice moral», puisque la livraison du premier programme devant, en principe intervenir 18 mois après le lancement des chantiers au deuxième semestre 2001, semble , pour le moment être renvoyée aux calendes grecques. «Ils nous ont menti», déclare un jeune cadre rencontré au niveau du site de Draria (Sebala) où les travaux sont pratiquement à l'arrêt. Pourtant, chaque matin des dizaines d'ouvriers chinois écument les rues d'El Achour et de Bab-Ezzouar, à la recherche, nous dit-on d'un «job» pour boucler les fins de mois. En effet, des particuliers font appel à cette main-d'oeuvre qualifiée pour la construction de leurs villas. Une situation favorisée par le manque de contrôle au niveau des chantiers, où les tournées effectuées au lancement des travaux par les responsables de l'Aadl ne sont plus que de simples souvenirs. Les «descentes» de l'ancien directeur général de l'Aadl sur le terrain avaient conféré un rythme de croisière aux travaux. La succession des équipes selon un système du 3x8 avait permis en un temps record, l'érection de dizaines d'immeubles, au point où tout le monde pensait à une réception du programme 2001 qui compte 20.000 logements avant les délais, c'est-à-dire avant le mois de mars 2003. Mais, le départ de Bounafaa, conjugué à l'épidémie de Sras (pneumonie atypique) qui avait sévi dans le sud-est asiatique, la cherté de l'acier sur le marché mondial et dans certains cas, les problèmes rencontrés sur site, à savoir la nature du sol qui nécessitait l'implantation de pieux pour conforter les terrains d'assiette, ont été entre autres, les éternels arguments avancés par les responsables de l'Aadl pour justifier les retards accusés dans l'avancement des travaux. L'actuel directeur général par intérim, en l'occurrence M.Kamel Maïche qui continue de rassurer les bénéficiaires en leur promettant qu'ils auront les clés de leurs logements dans les délais prévus. Or dans une autre déclaration, le premier responsable de l'Aadl parle de «glissement» sur l'année 2005, sans pour autant préciser le mois. Un élément, qui une fois de plus révèle que le programme 2001 ne sera pas livré à temps. Par ailleurs, l'incohérence de l'Aadl, réside dans le fait que cette dernière avait annoncé récemment que la première tranche du programme 2001 sera livrée avant la fin de l'année en cours, alors que le programme 2001 connaît d'énormes difficultés. Enfin, ce qui est étonnant et tout aussi déroutant, c'est le silence du ministère de l'Habitat, qui n'a pas jugé utile de donner des explications fiables, à même de rassurer une fois pour toutes les bénéficiaires, quitte à annoncer un autre retard. Mais faudra-t-il encore que les représentants du peuple prennent l'initiative d'interpeller le premier responsable du secteur à ce sujet?