La future Constitution définira clairement les prérogatives et les rôles de chaque institution. La piste se dégage de plus en plus. Maintenant que la restructuration des institutions sécuritaires est finalisée, cap sur le chantier constitutionnel. La révision de la Loi fondamentale du pays sera la priorité du chef de l'Etat. Attendu pour les prochains mois, ce projet va coiffer tout le processus de réaménagement de la hiérarchie de l'Etat. Les derniers changements opérés au sein des deux corps les plus importants de l'institution militaire, à savoir les services secrets et la Gendarmerie nationale donnent un aperçu sur la volonté du chef de l'Etat de donner un nouveau souffle à cet appareil. Ainsi, la future Constitution définira clairement les prérogatives et les rôles de chaque institution. Comme elle consacrera le principe de la séparation des pouvoirs, à savoir exécutif, législatif et judiciaire revendiquée fortement par l'opposition. Malgré le refus d'une bonne partie de l'opposition de participer à l'élaboration de l'architecture constitutionnelle, la présidence s'est engagée à prendre en considération les propositions des uns et des autres dans la nouvelle mouture. La nouvelle Loi fondamentale va définir clairement la nature du régime politique en mettant fin à l'interaction des pouvoirs, à la lumière des changements apportés sur le terrain. Le chef de l'Etat s'est également engagé à renforcer le rôle de l'institution parlementaire qui est réduite à une chambre d'enregistrement des projets de lois soumis par le gouvernement. En tout cas, ce projet, qui retient toute l'attention de la classe politique depuis plus de quatre ans, apportera sans doute des nouveautés dans la pratique politique et démocratique. Le secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, avait laissé entendre que le projet réserve beaucoup de surprises. Ce qui est sûr, est que ce projet, qui a fait l'objet de débats et de diverses interprétations, ne tardera pas à voir le jour. Interpellé sur cette question lors de l'ouverture de la session parlementaire d'automne, le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait indiqué que le projet de révision de la Constitution est fin prêt et qu'il dépendra de la décision du chef de l'Etat. M.Sellal n'avait avancé aucune échéance ni indiqué par quelle voie sera adoptée ce nouvel amendement du texte fondamental. Une information que n'a pas confirmé le directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia. S'exprimant sur ce sujet lors d'une conférence de presse qu'il a animée le week-end dernier, Ahmed Ouyahia a annoncé que le projet de révision de la Constitution «est en phase finale et se fera avant la fin de cette année» tout en précisant avoir ignoré le mode d'adoption de la nouvelle Constitution, par référendum populaire ou par voie parlementaire. «Le projet appartient au Président», a-t-il dit. Les observateurs de la scène politique estiment que la voie parlementaire est l'option la plus plausible. Les deux chambres du Parlement ont bien expédié leur agenda pour se consacrer à ce projet phare. Le débat promet d'être chaud entre l'opposition et la coalition qui se préparent d'ores et déjà à la confrontation.