La coopération militaire semble être sur la bonne voie. Le Chef d'état-major de l'Armée nationale populaire, le Général-major Ahmed Gaïd Salah, en prenant part à Bruxelles, à «la première réunion du comité militaire en session des chefs d'état-major de la défense des pays de l'Otan avec les pays du Dialogue méditerranéen» ne fait que réitérer le voeu de l'Algérie de s'intégrer pleinement dans la nouvelle vision de défense commune. D'après un communiqué du ministère de la Défense nationale rendu public, mardi, la réunion de Bruxelles s'inscrit «dans le cadre des perspectives de renforcement des relations de coopération entre les pays de l'Alliance et ceux du Dialogue méditerranéen». Elle intervient au lendemain de la visite effectuée, les 9 et 10 novembre courant aux Etats-Unis par le secrétaire général de l'Otan, Jaap De Hoop Scheffer, qui avait rencontré le président américain George W.Bush qui vient de briguer un second mandat à la tête de la Maison-Blanche. La coopération militaire entre l'Alliance atlantique et les pays de la rive sud de la Méditerranée semble être sur la bonne voie. L'organisation de manoeuvres conjointes, la modernisation des armées en vue de les adapter aux nouvelles exigences géostratégiques, entrent dans le cadre d'un vaste plan tactique qui vise, estime le département d'Etat américain, à prémunir le Moyen-Orient et la Méditerranée contre d'éventuelles menaces. Les sept pays concernés, à savoir Israël, Jordanie, Egypte, Maroc, Tunisie, Algérie et Mauritanie font partie du Dialogue méditerranéen de l'Otan, un programme de coopération mis en place il y a dix ans mais qui ne s'est jamais véritablement concrétisé. En outre, les ministres des Affaires étrangères de l'Otan, qui se réuniront le 9 décembre prochain à Bruxelles, ont pour leur part convié leurs homologues du Dialogue méditerranéen à une réunion la veille au soir pour discuter de nouvelles formes de coopération. Une coopération qui pourrait se manifester par une opération maritime antiterroriste de surveillance de la navigation marchande. Ces activités entrent dans le cadre du redéploiement géostratégique que les Américains comptent mettre en place pour avoir l'oeil sur le monde et défendre leurs intérêts. D'ailleurs, la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Otan sera suivie par la visite au mois de février 2005 du président américain en Belgique où il doit s'entretenir avec les dirigeants de l'Union européenne et de l'Otan. Une offensive qui permettra aux Etats-Unis de régner encore sur une région censée pourtant être hors de sa portée. En outre, la désignation de Condoleezza Rice comme secrétaire d'Etat en remplacement de Colin Powell n'est pas fortuite. Celle qui a eu la charge, quatre années durant du lourd dossier de la sécurité nationale est mieux placée pour mener à bon port les tractations concernant l'adhésion des pays de la rive nord de la Méditerranée et du Moyen-Orient à l'Alliance atlantique. La rencontre de mercredi intervient dans le sillage de la décision des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Otan, fin juin à Istanbul, de relancer ce dialogue, qui vise à promouvoir la compréhension et la confiance avec la région méditerranéenne. Tout en s'inscrivant dans la nouvelle stratégie de lutte antiterroriste, initiée par les Etats-Unis après les attentas du 11 septembre 2001, l'Algérie s'attelle à mettre son armée au diapason avec les nouvelles exigences de l'heure, à travers sa modernisation et son intervention dans le cadre des forces d'intervention hors du territoire national. Rappelons que la visite du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, au siège de l'Otan, le 10 décembre 2002, a constitué un début à un réel rapprochement entre notre pays et l'Alliance atlantique. Un rapprochement qui s'est traduit par la suite par des manoeuvres conjointes avec les pays membres de l'Otan.