Après plusieurs réunions entamées depuis début août dernier, les éleveurs et les transformateurs vont entamer ce dimanche des discussions en vue de trouver un compromis sur la question du prix du lait cru et des solutions durables de pérennisation de la filière. Ces rencontres ayant regroupé les éleveurs et les industriels en présence du ministre de l'Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Sid Ahmed Ferroukhi, ont abouti à la mise en place, jeudi dernier, d'un groupe mixte (éleveurs et transformateurs) pour discuter des questions relevant de leurs relations et «surtout pour qu'ils nous proposent des solutions pour l'avenir de la filière», a indiqué une source proche du ministère. S'inscrivant dans le programme du gouvernement qui compte développer la production nationale et réduire le recours aux importations de la poudre de lait, le ministère a invité les principaux acteurs de la filière (éleveurs et transformateurs) au dialogue et à la concertation en vue de trouver des solutions durables à leurs problèmes et de proposer une nouvelle approche de développement. Outre l'urgence d'arriver à un prix équilibré du litre de lait cru cédé aux transformateurs, principale revendication des éleveurs, les professionnels vont discuter aussi des contraintes liées à l'investissement, à l'alimentation, à la qualité du lait livré aux laiteries et à la décentralisation du système de soutien qu'accorde l'Etat à cette filière. «Les professionnels doivent fédérer leurs efforts en vue de moderniser la filière à travers la valorisation des ressources en eau, la mise en valeur de terres (...). Tout le monde doit faire un effort et ne pas se concentrer uniquement sur le soutien de l'Etat», estime la même source. Les pouvoirs publics se sont engagés à aider les éleveurs à développer la production fourragère, à décentraliser le système de soutien, le dispositif de soutien, étant long, attendent plusieurs mois pour percevoir leurs primes de production versées par l'Etat. Cela nécessite un dispositif de contrôle plus efficace sur le terrain. Suite aux pertes essuyées par les éleveurs en raison de la hausse des coûts de production, le ministère de tutelle s'est engagé, à court terme, à mettre en place des mécanismes d'approvisionnement directs en aliment de bétail (son), des éleveurs laitiers auprès des minoteries. A moyen terme, les nouvelles mesures prises par le secteur porteront sur l'examen des moyens d'optimiser le dispositif actuel de soutien, notamment la révision de sa nomenclature et mode opératoire et la promotion du crédit fédératif. Il s'agit aussi de finaliser l'organisation et la structuration de la filière lait aux niveaux local, régional et national. La sécheresse, qui a sévi ces trois dernières années, a réduit les fourrages, se traduisant par la hausse des prix de production du lait des élevages. En effet, les éleveurs estiment le coût de revient du litre de lait cru à 75 DA, alors que ce produit est cédé aux transformateurs à 40 DA/litre.