Toutes ces décisions confortent le citoyen dans son droit à l'information La fin de l'opération de délivrance ouvre la voie à l'élection de l'Autorité de régulation de la presse écrite, dont les membres élus seront connus vers la fin de l'année en cours. La carte professionnelle de journaliste a une fonction précise, celle de valoriser la profession. le ministre de la Communication, dont c'est la mission première, l'a clairement souligné, ce jeudi, lors de son passage à l'émission L'invité de la rédaction» de la Chaîne III de la Radio nationale. «Lors de mes déplacements à l'intérieur du pays, j'ai vu des bouchers qui me réclamaient une carte de presse, sous prétexte de collaboration dans la presse locale», affirme-t-il, histoire de montrer la ligne de démarcation qu'établira la carte professionnelle de presse entre un véritable journaliste, qui vit de son métier et un collaborateur occasionnel qui gagne sa vie par ailleurs. Ce document délivré par la Commission provisoire d'attribution de la carte de presse, ouvrira au journaliste de métier les sources d'information, mais le placera également dans l'échelle sociale à laquelle il ouvre droit. En fait, à travers son insistance à convaincre l'ensemble des professionnels des médias à avoir leurs cartes, le ministre ne fait, ni plus ni moins, que défendre la profession et la mettre à l'abri des parvenus qui ont tendance à en user à des fins, souvent pas professionnelles du tout. Parmi ces parvenus, il est des patrons qui font dans «l'épicerie», regrette le ministre qui constate que «les patrons sont riches et les journalistes sont pauvres». Le combat de Grine consiste à garantir aux professionnels les meilleures conditions de travail et de rémunération pour qu'ils puissent accomplir leurs tâches convenablement. La carte de presse est l'un des moyens, mais la protection sociale et une rémunération convenable constituent le minimum qu'un patron de presse doit garantir aux journalistes. Cela dit, la carte de presse est d'abord un outil de travail, puisqu'en sus d'accès à l'information, le document ouvrira droit à des réductions dans les transports, les hôtels et l'Internet, comme cela se fait dans tous les pays du monde. A ce jour, la Commission provisoire a délivré 3000 cartes et le ministère espère arriver au chiffre de 3500 cartes de presse délivrées d'ici à la fin du mois, date de clôture de l'opération. La fin de l'opération de délivrance ouvre la voie à l'élection de l'Autorité de régulation de la presse écrite, dont les membres élus seront connus vers la fin de l'année en cours. C'est-à-dire que des élections au sein de la corporation devraient intervenir sous peu, pour désigner, outre les membres de l'Autorité de régulation, les journalistes qui vont siéger au conseil de l'éthique et de la déontologie et ainsi que dans celle de la Commission permanente de délivrance de la carte du journaliste. Pour la précision, le ministre a révélé que ce chiffre de 3000 a été atteint après que les journalistes aient appris que la participation au concours du Prix du Président exigeait la détention de la carte de presse. «Ce prix suscite un engouement certain dans la corporation. J'ai vu quelques dossiers de candidatures et je peux vous dire que de grands journalistes participent à ce concours», signale le ministre de la Communication qui qualifie ce Prix de Premier Prix digne de ce nom en Algérie, depuis l'indépendance du pays. Sur la question de la déontologie qui a été son cheval de bataille et qui l'a amené, souvenons-nous, à «sermonner» quelques organes de presse pour leur manque à l'éthique journalistique, depuis, le ministre de la Communication fait un constat plutôt positif, tout en insistant sur le professionnalisme censé guider le travail des journalistes. Ces derniers doivent croiser leurs informations et s'assurer de leur véracité. «Nous sommes pour une presse extrêmement libre mais contre certaines dérives, anathèmes, insultes et subversions qui menacent parfois la sécurité du pays», a indiqué le ministre. Hamid Grine dit croire à un bel avenir pour le secteur public de l'information, mais celui-ci doit aller «plus vers le professionnalisme et qu'il active davantage dans le sens de l'utilité publique et d'un service public de qualité». Le service public, c'est surtout «plus d'audace» dira le ministre, invitant les journalistes du secteur public à réaliser des enquêtes d'investigations et autres reportages de terrain. Aux journalistes de dire ce qu'ils voient, sans aucune censure, mais dans un respect strict des règles du métier, souligne le ministre de la Communication qui réfute l'existence d'une quelconque «censure si ce n'est celle des consciences».