La carte du journaliste professionnel "facilitera l'accès à l'information" et lui permettra, en même temps, de bénéficier de certains avantages dans l'accomplissement de sa mission, a annoncé jeudi à Alger le ministre de la Communication, Hamid Grine Au-delà du caractère "strictement journalistique consistant à faciliter l'accès à l'information", cette carte, dont 3.000 unités ont été distribuées, à quelques jours de la clôture de l'opération prévue fin septembre, permettra à son détenteur d'accéder à quelques avantages "substantiels", a précisé le ministre à la Radio nationale. Ces avantages concernent des réductions en matière de téléphonie et d'internet, de transport domestique et international et d'hôtellerie, a ajouté le ministre. A ce jour, plus de 3.000 cartes ont été délivrées aux professionnels des médias, a révélé M. Grine qui s'attend à atteindre d'ici à la fin du mois courant quelque 3.500 cartes, encourageant à ce propos les journalistes qui ne se sont pas encore inscrits à se présenter auprès de la commission en charge de ce dossier pour en bénéficier. Le ministre a également fait part de la "probable" élection, avant fin de l'année en cours, de l'Autorité de régulation de la presse écrite, puis du "très important" Conseil de l'éthique et de la déontologie et enfin, de celle de la Commission permanente de délivrance de la carte du journaliste. Concernant la presse locale, il a annoncé l'ouverture, le 28 octobre prochain, de la maison de la presse dei Tizi-Ouzou, déplorant que jusqu'à présent, toutes les structures similaires à travers le pays ont été réalisées par l'Etat. Il a invité, par conséquent, les patrons de presse privée et "engrangeant des bénéfices conséquents" à investir dans ce domaine, en même temps que dans le sens de l'amélioration des conditions socioprofessionnelles. "De par le monde, le correspondant local n'est pas un journaliste, à moins que ses revenus proviennent du journalisme", a affirmé M. Grine au sujet de cette catégorie, s'insurgeant contre la "dévalorisation de l'un des plus nobles métiers", citant les profils de certains correspondants locaux qui "exercent à la base en tant que boucher ou menuisier" et ne pouvant, par conséquent, prétendre à obtenir une carte de presse. Se défendant qu'il y ait "rétention" de l'information au niveau des institutions publiques, le ministre a estimé que cela "dépendait parfois du journaliste et de la nature de l'information recherchée", suggérant que "certaines questions n'avaient pas lieu d'être posées" notamment celles relatives à la vie privée des gens. Abordant les aspects de la déontologie et de l'éthique du métier, M. Grine s'est réjoui que la presse nationale soit actuellement plus "mûre", insistant sur le professionnalisme qui doit caractériser les rendus journalistiques à travers la vérification, le "croisement" et "l'exactitude" de l'information. Plus d'audace à travers des enquêtes d'investigations "Nous sommes pour une presse extrêmement libre mais contre certaines dérives, anathèmes, insultes et subversions qui menacent parfois la sécurité du pays", a averti le ministre, rappelant les mises en garde adressées il y a quelques mois à des chaînes de télévisions privées, à l'origine de ce type de dépassements. "Le secteur public est renforcé mais il faut qu'il aille plus vers le professionnalisme et qu'il active davantage dans le sens de l'utilité publique et d'un service public de qualité", a répondu le ministre à ce sujet, conviant les journalistes activant dans le domaine à faire preuve de "plus d'audace" à travers des enquêtes d'investigations et autres reportages de terrain. Réfutant, par ailleurs, l'existence d'une quelconque "censure" si ce n'est celle des "consciences", M. Grine a évoqué les efforts engagés par son département afin de contribuer à une "meilleure professionnalisation" des gens des médias et s'est réjoui de l'impact positif résultant de la mise en place du Prix du journalisme par le Président de la République. "C'est la première fois qu'il y a un prix digne de ce nom. Il connait un engouement et un élan certain, y compris parmi les grands noms du journalisme en Algérie, aussi bien du privé que du public", a-t-il soutenu, à ce propos. Abordant la gestion de la publicité étatique, le ministre a démenti toute pratique de "chantage" qui pénaliserait certains médias privés, affirmant que cette source de revenus a baissé récemment de 25% seulement alors qu'elle l'était de 50% auparavant. "Il ne faudrait pas que les patrons de presse privés comptent uniquement sur la publicité étatique mais ils doivent diversifier leurs sources de revenus", a observé M. Grine, estimant que cela est également "valable" pour les journaux publics.