«Jusqu'à maintenant Assad a refusé d'avoir une discussion sérieuse et la Russie a refusé de l'amener à la table des négociations», a regretté John Kerry. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a réitéré, hier à Londres, que le président syrien Bachar al-Assad devait partir, tout en indiquant que le calendrier restait à déterminer dans le cadre de négociations pour résoudre le conflit en Syrie. «Cela fait un an et demi que nous disons qu'Assad doit partir mais le calendrier et les modalités doivent être décidés dans le cadre du processus de Genève», a déclaré John Kerry après une rencontre avec son homologue britannique Philip Hammond. «Cela n'a pas besoin d'être dès le premier jour, ni le premier mois. Il y a un processus selon lequel toutes les parties doivent se retrouver et conclure un accord sur comment cela peut être obtenu», a-t-il ajouté. «Nous sommes complètement d'accord avec cela», a de son côté affirmé Philip Hammond. «Assad doit partir, il ne peut pas faire partie de l'avenir à long terme de la Syrie mais les modalités et le calendrier doivent faire partie d'une discussion sur une solution politique qui nous permette d'avancer et d'éviter davantage de souffrances humanitaires». «Nous sommes prêts à négocier», a poursuivi le secrétaire d'Etat américain. «Assad est-il prêt à négocier, à vraiment négocier? La Russie est-elle prête à l'amener à la table des négociations et à trouver la solution à cette violence?» «Jusqu'à maintenant Assad a refusé d'avoir une discussion sérieuse et la Russie a refusé de l'amener à la table des négociations», a regretté John Kerry. Le secrétaire d'Etat américain s'est par contre réjoui de la volonté russe de concentrer ses efforts sur le combat contre l'organisation de l'Etat islamique (EI) en Syrie, au lendemain de l'annonce de l'ouverture de discussions militaires entre les Etats-Unis et la Russie. «Nous nous en félicitons et nous sommes prêts à essayer de trouver les moyens d'éliminer l'EI le plus rapidement et le plus efficacement possible», a déclaré John Kerry. Les ministres de la Défense américain et russe, qui n'avaient encore jamais eu de contact direct depuis l'arrivée d'Ashton Carter en février, se sont parlé vendredi sur la Syrie et ont convenu de poursuivre ces discussions à l'avenir. Dans un contexte de montée en puissance militaire russe en Syrie, il s'agit d'éviter tout malentendu ou incompréhension débouchant sur un incident militaire entre les forces russes et les avions ou les drones de la coalition menée par les Etats-Unis. Washington s'alarme depuis des semaines du renforcement de l'aide russe au régime du président Bachar al-Assad, alors que les Américains pilotent depuis un an une coalition internationale contre le groupe EI. «En raison de l'engagement de Russie, la situation en Syrie est de plus en plus compliquée», a souligné M.Hammond hier.