«Si j'avais un problème avec votre impertinence, je vous aurais virés!» Vincent Bolloré, le big boss de Canal+ à propos du Petit Journal Un climat d'incertitude plane sur les télévisions privées. La situation économique et politique instable du pays menace le paysage audiovisuel et même médiatique national. Après la réduction de la publicité de l'Anep, des journaux et, par extension, les télévisions privées sont menacées de fermeture. La plus menacée, c'est bien Echourouk TV, dont la ressource provient exclusivement de la publicité. La réduction de la publicité menace graduellement la chaîne, qui emploie plus de 500 personnes directement ou indirectement pour la fabrication de ses programmes. Cette menace, s'est fait sentir cette semaine après le non-renouvellement des contrats à une vingtaine de journalistes, la majorité travaillant sur la chaîne Echourouk News. Une véritable gabegie a été lancée durant une année dans la chaîne avec l'arrivée en masse de la publicité. L'actionnaire principal à l'époque avait misé selon ses recettes publicitaires sur trois chaînes. Echourouk TV dédiée au divertissement, Echourouk News dédiée à l'information et plus récemment durant le Ramadhan El Bena TV, la chaîne dédiée à la femme au foyer, avec un programme concentré sur la gastronomie et la couture. Cette dernière a échoué dans sa mission de surclasser sa soeur dans le paysage audiovisuel algérien: Samira TV. El Bana TV a été classée dans le dernier carré des télévisions les plus regardées d'Algérie. Même résultat pour Echourouk News qui, malgré la qualité des programmes et des émissions, n'a pas réussi à dépasser ou même égaler la chaîne concurrente par excellence, Ennahar TV. Même si la chaîne mère, Echourouk TV a réussi à dominer le programme de divertissement du Ramadhan, les chiffres et les investissements ne sont pas assez bons. Les nouveaux actionnaires du groupe, en l'occurrence le groupe Mazzouz, sont conscients de l'investissement et n'entendent pas investir à perte dans une chaîne qui produit beaucoup de dépenses. D'autres actionnaires arrivent dans le groupe Echourouk et ne souhaitent pas travailler à perte. Echourouk News sera-t-elle sacrifiée? Pas sûr! La chaîne demeure très influente. Mais certains estiment qu'il faudrait réunir toutes les forces du groupe média Echourouk dans une seule chaîne: la chaîne mère. Pour le moment le projet est à l'étude et l'avenir de la chaîne dépendra de la publicité qui va atterrir sur le bureau du patron d'Echourouk TV. Par ailleurs, les nouveaux actionnaires qui ont leurs affaires sur le marché, ne souhaitent pas aussi financer une chaîne qui critique le pouvoir et la politique économique du pays. Nous avons déjà pu le vérifier sur Numidia News, quand un journaliste a invité l'ancien ministre du Commerce Hachemi Djaâboub, pour donner son avis d'ex-ministre sur la situation économique du pays. L'interview n'est pas passée et le journaliste a été contraint à la démission. Le financement d'une chaîne est d'abord, un investissement politique, comme nous le constatons à Canal + avec Vincent Bolloré. [email protected]