Ça flambe! Censé être sur le terrain en ces moments de vive tension,Bakhti Belaïb brille par son absence. Ni visite sur le terrain ni aucune déclaration pour rassurer l'opinion publique. C'est la débandade totale. L'anarchie fait son règne au sein du secteur du commerce. Avec l'approche de la fête du Sacrifice, le marché est dans tous ses états. Flambée des prix, absence de contrôle et de règlement, la situation est indescriptible, au point de faire croire qu'il n'y a pas de tutelle. Que fait le ministre Bakhti Belaïb? Le ministre a-t-il d'autres préoccupations plus importantes que celle de veiller au contrôle de la situation du marché? Depuis son arrivée à la tête du secteur, Bakhti Belaib se fait vraiment rare. Ses apparitions se font au compte-gouttes. Pourtant, il ne s'agit pas d'un nouveau débarqué. Ancien responsable de la maison, le ministre a eu à gérer ce portefeuille il y a 16 ans auparavant. Avec son expérience dans la gestion des affaires du secteur, le ministre devrait mieux maîtriser son domaine, ce qui n'est pas le cas malheureusement. Censé être sur le terrain en ces moments de vive tension, le ministre brille par son absence. Ni visite sur le terrain ni aucune déclaration, le ministre se confine dans un silence absolu. Alors que les spéculateurs font leur diktat en jonglant avec les prix, le ministre du Commerce reste insensible à la situation du marché qui donne sérieusement le tournis. Les légumes de saison qui étaient à la portée de tout le monde se laissent pousser des ailes. Le haricot et la courgette dépassent les 200 DA le kilo. La laitue se fait également désirer en portant son prix à 220 DA, voire 240 DA le kilo. Le piment ne descend pas de 160 DA le kilo, la tomate place également la barre très haut avec 120 DA le kilo et la pomme de terre est affichée entre 60 et 70 DA le kilo. Une première dans les annales de la mercuriale. Jamais les prix des légumes de saison n'ont atteint un tel seuil. Le consommateur se retrouve livré à lui-même sans aucune explication ou intervention des autorités concernées. Au lieu de tenter d'apaiser la situation pour réduire les conséquences sur le portefeuille des Algériens, le ministre n'a pas jugé utile de quitter son bureau pour effectuer une virée à travers les marchés de gros et de proximité en vue de chercher les raisons de cette flambée. Sachant que la conjoncture n'est guère reluisante et que la sauvegarde du pouvoir d'achat est une urgence en ces temps de crise, le nouveau patron du secteur ne bouge pas le petit doigt. Contrairement à lui, son prédécesseur avait fait, faut-il le reconnaître, du travail de proximité son cheval de bataille. Amara Benyounès avait gardé l'oeil grand ouvert sur le marché en tenant à maintenir les prix à des seuils raisonnables durant tout le mois sacré du Ramadhan avec un approvisionnement régulier du marché. M.Benyounès avait multiplié ses campagnes et ses sorties médiatiques pour rassurer l'opinion publique sur la disponibilité des produits alimentaires, tout en incitant les citoyens à faire confiance à la production nationale. Ce que son successeur n'a pas fait jusqu'à présent. Plus de deux mois à la tête du secteur, ses manifestations se comptent sur les doigts d'une seule main. A l'instar des légumes de saison, le marché du bétail est un autre domaine où a échoué Bakhti Belaïb. Le mouton, objet de sacrifice, est devenu intouchable. Le moins cher est à 50.000 dinars. Bien que l'offre soit abondante, il n'en demeure pas moins que les prix sont loin d'être à la portée des ménages. Le pire est de constater que la vente se fait dans l'anarchie totale. Les troupeaux de moutons envahissent les rues et les espaces publics au vu et au su des pouvoirs publics, créant des bouchons monstres pour les automobilistes. Face à cette cacophonie, le département du commerce, premier concerné, n'a pas fait le nécessaire pour mettre un terme à cette situation. Le nouveau patron du secteur semble plutôt branché sur le dossier de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), un processus qui n'a pas beaucoup évolué depuis 16 ans, selon lui.