Lors de son passage sur la chaîne sportive «L'équipe 21», avant-hier soir, le sélectionneur national a levé le voile sur plusieurs sujets, notamment sur la volte-face de Fékir, qui a choisi la France, ainsi que les échéances qui attendent les Verts. Gourcuff a reconnu la difficulté de la mission qui attend son équipe pour réaliser une troisième qualification d'affilée au Mondial 2018 prévu en Russie, appelant à prendre très au sérieux le troisième préliminaire donnant accès à la phase des poules face au vainqueur de la double confrontation Malawi-Tanzanie. «Le mois de novembre, on aura un match face à la Tanzanie ou le Malawi (les deux équipes s'affronteront en octobre (ndlr), il faudra d'abord passer ce tour pour assurer une place dans le dernier tour des groupes», a déclaré le technicien français. La sélection nationale sous la houlette de son ex-coach, le Bosnien Vahid Halilhodzic, avait réussi, en 2014 au Brésil, son meilleur parcours dans les quatre Coupes du monde auxquelles elle a pris part jusque-là, en se qualifiant aux huitièmes de finale. Pour Gourcuff, il n'est pas question de se focaliser dès maintenant sur l'objectif à réaliser en Russie, car le plus important c'est «d'y être d'abord». «Beaucoup de paramètres jouent en notre défaveur quand il s'agit de se produire aux fins fonds de l'Afrique, nous obligeant parfois à modifier même notre schéma tactique pour s'y adapter. Ce ne sera donc pas facile de valider notre billet pour la Russie», a-t-il expliqué. Il a en outre relevé l'importance d'une troisième qualification de rang pour le rendez-vous planétaire, estimant que l'actuelle génération de joueurs composant l'effectif algérien a acquis de l'expérience grâce à sa participation au précédent Mondial et elle arrivera en maturité en 2018 ce qui plaide en sa faveur pour s'illustrer davantage. Et si l'ancien coach du FC Lorient, se montre aussi optimiste quant à l'avenir des Verts, c'est parce qu'il est persuadé des capacités des siens, notamment sur le plan offensif où il a l'embarras du choix au point où le meilleur buteur en activité, Hilal Soudani (17 buts en 34 matchs), est souvent relégué sur le banc des remplaçants. «Soudani est un bon attaquant, mais j'ai beaucoup de joueurs de qualités dans le secteur offensif», a-t-il commenté à propos du statut de l'actuel joueur de Dinamo Zagreb, champion de Croatie en titre. «Soudani a joué titulaire contre les Seychelles et a pris part à une mi-temps contre le Lesotho (il a inscrit un doublé après son incorporation en 2e période, ndlr). C'est un joueur qui fait partie de la sélection, c'est incontournable, mais il ne faut pas oublier que devant on a de très bons joueurs aussi, je pense à Feghouli qui était absent lors des deux derniers matchs», a-t-il précisé. Christian Gourcuff a déclaré, par ailleurs, que la communication avec les joueurs est très importante en Algérie en affirmant qu'il rencontre des problèmes de langue avec certains d'entre eux, qui selon lui, ne le comprennent pas et ne captent pas bien son message. «En Ligue 1, le meilleur en communication, c'est celui qui ne parle pas souvent. C'est important de communiquer avec les joueurs en Algérie, il y a des joueurs qui ne me comprennent pas bien quand je leur parle en Français. À mon avis, c'est un problème important», a-t-il avoué. Coach Gourcuff est revenu par la suite sur l'affaire Nabil Fékir en apportant encore des précisions: «La Fédération algérienne a été exemplaire dans cette affaire. Fekir devait au mois de septembre de l'an dernier nous rejoindre en stage. Mais, blessé, il n'est pas venu. Puis, il a commencé à prendre du recul car il jouait de plus en plus régulièrement avec Lyon. Il a alors demandé à ne pas participer à la CAN 2015. On l'a pris comme un non à la sélection. Enfin, le jour où on doit donner les convocations pour le stage au Qatar, Nabil m'appelle pour me dire qu'il avait choisi l'Algérie. C'était à 14 heures. Donc on prépare les convocations. Et à 16 heures, il me rappelle pour me dire qu'il avait choisi finalement la France», a-t-il confié avant de préciser: «La FAF cherche toujours à avoir les meilleurs joueurs, mais elle ne les achète pas. Les internationaux qui nous rejoignent ont des contrats publicitaires sans plus, comme cela se fait partout. Des garçons comme Bahlouli ou Fekir qui ont été sollicités en catégories de l'équipe de France jeunes et qui ont l'opportunité de jouer pour l'Algérie peuvent le faire, c'est bien dans leur intérêt et celui des Equipes nationales. Après, quand je parle d'intérêts, je ne vise pas l'OL ou Didier Deschamps. Lui est comme moi, il cherche à avoir les meilleurs dans son effectif», a-t-il conclu.