L'Algérie, Etat et Nation, célèbre cette année le cinquantenaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, le 1er Novembre 1954. Dans ce contexte, il importe d'encourager toutes les actions tendant à l'écriture de l'histoire et à la diffusion de notre glorieuse Révolution armée. Au premier abord, cinquante ans, c'est l'âge de la maturité et de la sagesse. Ce serait donc une période propice à une écriture apaisée au moment où l'on s'achemine vers un traité d'amitié entre la France et l'Algérie. Pourtant rien n'est moins sûr. Un demi-siècle après le déclenchement de la guerre de Libération nationale et quarante-deux ans après l'indépendance de notre pays, certains nostalgiques n'ont pas terminé leur guerre d'Algérie. Ils plongent leur plume dans la haine et la vengeance, deux sentiments exécrables et pourtant expressément revendiqués. C'est la démarche adoptée par un rallié de l'armée française, un certain «Rémy» dans son livre publié en avril 2004, où je relève des accusations d'une extrême gravité à l'encontre d'officiers de l'ALN de la Wilaya IV (Chouhada et vivants dont je faisais partie) dénaturation des faits et mensonges grossiers contre la glorieuse Armée de libération nationale (ALN). Face à cette nouvelle stratégie de la désinformation de l'opprobre et de «la haine et la vengeance» comme le souligne avec force l'auteur du livre dans la page 190, alors qu'il avait déclaré qu'il a choisi de monter au maquis au lieu de continuer ses études pour libérer le pays, on est loin de la sincérité et de l'esprit de sacrifice d'un moudjahid. Je me vois contraint en ma qualité d'ancien officier de l'ALN de la Wilaya IV (et membre du Cnra) connaissant parfaitement la région incriminée et les responsables de l'époque, d'apporter le démenti le plus formel à ces allégations mensongères, pour discréditer le combat héroïque du peuple algérien et de ses valeureux combattants. Quel crédit accorder à un individu qui a rejoint l'ALN, pour se rallier après dans l'armée française et occuper la fonction d'officier et s'engager ensuite corps et âme dans la sinistre OAS à laquelle il s'enorgueillit d'appartenir et surtout après le cessez-le-feu. Au crépuscule de ma vie, j'avoue humblement avoir quelques difficultés et peines à croire qu'un tel cheminement ait été réalisé. Que d'inconséquences, que d'acharnement. Quel crédit accorder à un individu dont le principal témoin à charge est son propre itinéraire. Quarante ans après la guerre de Libération, alors que l'Algérie panse encore ses blessures en tournant la page sur les drames qu'elle a vécus mais qu'elle n'a pas oubliés, ce «Rémy Madoui» tente de semer le trouble dans les esprits, de jeter le discrédit sur la Révolution, ses martyrs, sur le sacrifice du peuple algérien et sur l'héroïsme de ses authentiques moudjahiddines et leurs chefs. Pour avoir été membre du Conseil d'une Wilaya historique que tous les observateurs, acteurs et historiens, un tant soit peu sérieux s'accordent à qualifier d'exemplaire, je me dois de dénoncer avec force cette énième tentative de falsification de l'histoire de notre Révolution armée du 1er Novembre 1954.