Plus de deux semaines après la rentrée, des centaines de divisions pédagogiques sont restées sans enseignants «s'il n'y a pas remédiation sérieuse au plus vite, la wilaya de Tizi Ouzou risque de connaître des perturbations plus importantes que celles de l'année dernière.» Le bureau de wilaya de Tizi Ouzou de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation a tiré, hier, la sonnette d'alarme quant à une série de problèmes, lesquels d'après le même syndicat, n'ont pas été pris en charge par qui de droit. L'Unpef de Tizi Ouzou considère que la rentrée scolaire 2015-2016 ne s'est pas déroulée sous de bons auspices dans la région. Les responsables du même syndicat expriment leur déception. Ils disent avoir placé de grands espoirs dans les changements qui ont eu lieu au niveau de la direction de l'éducation: «Nous croyions qu'avec les changements opérés à la direction de l'éducation, associés aux recommandations et autres directives du ministère de l'Education, ils feraient de cette rentrée une réussite, malheureusement, ce n'est pas le cas et le constat est tout autre.» L'Unpef de Tizi Ouzou estime que, plus de deux semaines après la rentrée, des centaines de divisions pédagogiques sont restées sans enseignants particulièrement au niveau du primaire. «Des chaînes interminables sont formées chaque jour par les travailleurs du secteur dans les couloirs de la direction de l'éducation qui, pour la plupart viennent contester une décision injuste de l'administration. Et là aussi, nous assistons à d'autres injustices. Des personnes privilégiées (cadres d'autres secteurs, élus et autres) passent avec les honneurs et prennent tout leur temps à discuter de leurs préoccupations. Quant aux travailleurs, ils sont reçus par dizaines et d'une façon expéditive», souligne le même syndicat. Ce dernier profite de cette occasion pour parler, en outre, de «dépassements de l'administration dans l'établissement ou dans la modification des cartes scolaires au lieu d'obéir à des critères qui les définissent». L'Unpef précise à ce propos: «Ils obéissent à des considérations personnelles; des postes sont créés ou supprimés dans les établissements selon qu'on est en bons termes ou pas avec les chefs d'établissements, donc, selon des intérêts. Pis encore, pour rendre service à une connaissance, on fait déplacer un poste spécialement pour lui d'un établissement à un autre de son choix. Cela ne se fait pas sans provoquer de victime bien sûr.» Par ailleurs, le syndicat Unpef de la wilaya de Tizi Ouzou évoque ce qu'il qualifie «d'instabilité au niveau du service du personnel de la direction de wilaya de l'éducation». Le syndicat rappelle: «Il s'agit d'un service très sensible car il gère les ressources humaines, générant des répercussions négatives dans le fonctionnement d'autres services et surtout à celui des établissements scolaires à travers la wilaya.» En outre, les animateurs de l'Unpef évoquent un «manque flagrant de coordination entre les services de la direction et au sein du même service ainsi qu'entre la direction et les inspections et les établissements scolaires». D'autres insuffisances sont évoquées par la même organisation comme le fait que les affectations hors mouvement «soient établies avec deux poids deux mesures et à la tête du client, et pire encore: le mouvement est gelé pour les uns et offre le choix des postes pour les autres». Toujours dans le sillage des manques, l'Unpef déplore: «Les établissements souffrant l'année dernière de perturbations et de manque de personnel ou qui se débattaient dans des difficultés, situation ayant engendré des résultats scolaires très insuffisants, n'ont eu droit à aucun égard et à aucune prise en charge. Alors que les traitements de remise à niveau et de remédiation spéciales et spécifiques pour chaque établissement doivent leur être consacrés avant la rentrée scolaire». L'absence de réunions de concertation avec les syndicats est également une autre source de mécontentement pour l'Unpef qui alerte et met en garde «que s'il n'y a pas remédiation sérieuse au plus vite, la wilaya de Tizi Ouzou risque de connaître des perturbations plus importantes que celles de l'année dernière». L'Unpef exhorte les responsables locaux à «assumer leurs responsabilités afin d'éviter des conséquences néfastes».