Ces deux partis ne se sont pas contentés d'éloges béats à propos de ce chantier cher au président Bouteflika. A travers leurs allocutions prononcées lors de la journée parlementaire sur la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale, organisée, hier à l'APN, à l'occasion du 10e anniversaire de l'adoption de cette Charte, les présidents des deux groupes parlementaire du RND et du FLN, ne se sont pas contentés d'éloges béats à propos de ce chantier cher au président Bouteflika. Le FLN propose à travers l'allocution de son président du groupe parlementaire, Mohamed Djemaï, d'instituer fête nationale la journée du 29 septembre, date de l'adoption de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale. Pas seulement, l'ex-parti unique propose la création de l'Académie Abdelaziz Bouteflika pour la Réconciliation nationale pour exporter cette expérience qualifiée de réussie. Le RND pour sa part a préconisé d'inclure les principes de la paix véhiculés par la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale dans le projet de la révision de la Constitution. Et d'introduire la politique de la Réconciliation nationale dans les programmes scolaires officiels ainsi que l'institution d'un prix international pour la paix et la Réconciliation nationale. Le président du groupe parlementaire du parti de Louisa Hanoune, Ramdane Taâzibt, le PT réitère sa position de soutien du projet de Charte pour la paix et la Réconciliation nationale soumis à référendum le 29 septembre 2005. A cheval sur la souveraineté nationale, le PT considère que le projet de la charte qui constitue une solution politique nationale à la crise suscitée par la tragédie nationale, a permis d'immuniser l'Algérie contre toute ingérence étrangère. Toutefois, il prône «l'ouverture d'un débat autour de cette démarche, le règlement de tous les dossiers laissés en suspens pour permettre une thérapie collective». Le député du parti islamiste de Abdallah Djaballah prône le parachèvement de la Réconciliation nationale pour ouvrir la voie à l'amnistie générale ou d'autres dispositions complémentaires. Il s'agit, pour Lakhdar Benkhellaf, de prendre en charge l'ensemble des dossiers omis par cette charte, tel celui des familles des disparus, des prisonniers des tribunaux spéciaux, des internés dans des camps de concentration du Sud, et le dossier des victimes collatérales dont les propriétés et les biens ont été endommagés. Les objectifs qui ont été assignés à la charte n'ont pas été atteints: «Le terrorisme continue à faire des victimes et la stabilité politique n'est pas encore au rendez-vous», a-t-il indiqué. Présent aux côtés du ministre des Relations avec le Parlement, le président de l'APN, Larbi Ould Khelifa, a souligné que «le succès de la Réconciliation nationale a mené à la stabilité et permis d'immuniser l'Algérie contre les perturbations survenues dans les pays voisins, de barrer la route à l'ingérence étrangère». «L'Algérie est qualifiée d'île tranquille et stable dans un contexte géopolitique bouleversé et où plusieurs pays ont perdu leur souveraineté et leurs positions sur la scène internationale. Grâce à cette démarche, l'Algérie a réussi à venir à bout du terrorisme, l'a démuni de ses armes illusoires et réussi un large consensus national qui rejette les groupes terroristes utilisant la religion comme moyen pour la corruption des esprits, l'embrigadement extrémiste et violent et le terrorisme», a-t-il ajouté. Par ailleurs, plus de 11 000 dossiers ont été traités dans le cadre de la Concorde civile et de la Charte pour la paix et la Réconciliation nationale, a annoncé, hier, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh.