Alors que certains partis politiques et organisations de la société civile ne cessent de critiquer le texte, le FLN et le RND qui détiennent la majorité absolue à l'APN veulent donner une nouvelle dimension à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Il n'y a pas meilleure occasion pour le faire que le 10e anniversaire de l'adoption de cette charte. Les groupes parlementaires de deux partis ont organisé, hier au sein de l'Assemblée, une journée parlementaire dédiée à cet anniversaire, au cours de laquelle ils ont soumis cinq propositions afin de promouvoir la politique de réconciliation nationale. C'est le chef du groupe parlementaire du FLN, Mohamed Djemai, qui ouvre le bal lors de sa longue intervention avec deux propositions. Après avoir rappelé le contexte des années 1990, marqué par les attentats terroristes, les assassinats, la peur, le sang, il propose d'inscrire la date du 29 septembre, date de l'adoption de la Charte, dans la liste des journées nationales, à l'instar du 1er Novembre et du 5 Juillet.Il plaide ensuite pour la création d'une fondation Abdelaziz Bouteflika de la réconciliation, en retraçant le parcours du chef de l'Etat, avant de céder la tribune au chef du groupe parlementaire du RND, Mohamed Guiji, qui ajoute trois propositions. Ce dernier a appelé à la constitutionnalisation des valeurs de la paix et la réconciliation nationale, à l'introduction de la politique de réconciliation dans le programme scolaire officiel et au lancement d'un Prix international de la paix et la réconciliation nationale. Les deux responsables n'ont pas manqué de rappeler les conditions dans lesquelles était l'Algérie pendant la décennie noire avant de vanter les mérites de la Charte pour la paix et la réconciliation.Le président de l'APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, a appuyé ces propositions dans son discours d'ouverture des travaux de la journée parlementaire. Pour lui, la réconciliation constitue «un exploit stratégique pour tous les Algériens et pour tous les partisans de la paix et de la sécurité dans le monde». «Le 29 septembre devrait être institué journée nationale de la réconciliation», a-t-il lancé, en appelant les citoyens à valoriser et sauvegarder les «acquis de la charte pour la paix et la réconciliation nationale». Le président de l'APN a expliqué que le succès de cette politique a permis d'instaurer la paix et de rétablir la sécurité et la stabilité qui sont les conditions du développement national. Mieux encore, il a souligné que «la bonne conception de cette charte a permis d'immuniser l'Algérie contre les perturbations intervenues dans des pays voisins, proches et lointains qui ont mené à l'effondrement de certains Etats, à l'ingérence étrangère et à des tragédies (…)». «C'est la raison pour laquelle l'Algérie est qualifiée d'île tranquille et stable dans un contexte géopolitique bouleversé», a-t-il relevé. En effet, l'orateur a estimé qu'à travers la charte du 29 septembre 2005, l'Algérie est venue à bout des projets visant à son éclatement et l'intervention étrangère car, a-t-il argué, «la majorité écrasante des citoyens est convaincue que son avenir et celui du pays sontt inscrit dans la consolidation de l'unité nationale et de la cohésion sociale». «La charte pour la paix et la réconciliation nationale est basée sur des valeurs enracinées dans la société algérienne, des valeurs qui incitent à la réconciliation et la tolérance», a soutenu l'orateur, précisant que le fanatisme, la violence et la haine sont contraires aux valeurs de l'islam.