Le général américain commandant la mission de l'Otan en Afghanistan estime que les soldats américains «n'ont pas suivi» les règles qui président à une frappe aérienne lors du bombardement de l'hôpital de Médecins sans Frontières (MSF) à Kunduz, rapporte le New York Times hier. Ces «règles de conduite» de l'armée américaine édictent la marche à suivre avant de procéder à une frappe aérienne. Un bombardement est légitime pour «éliminer des terroristes, protéger des soldats américains en difficulté et soutenir les troupes afghanes», explique le quotidien. Or la frappe de Kunduz qui a tué au moins 22 personnes dans l'hôpital de MSF samedi «n'entrait très probablement dans aucune de ces catégories», juge le général John Campbell, dont les propos tenus en privé ont été rapportés au New York Times par son entourage. Pis, les forces spéciales américaines qui ont procédé à la frappe «ne voyaient pas la cible» que leurs homologues afghans leur demandaient de viser, explique cette même source. MSF, qui évoque des «soupçons de crime de guerre», s'est insurgée contre ces propos. L'ONG estime qu'aucune erreur n'a été commise, d'autant qu'elle avait préventivement transmis les coordonnées GPS de son hôpital aux armées américaine et afghane, pour éviter justement qu'il soit touché par les féroces combats qui opposaient l'armée afghane aux rebelles taliban dans Kunduz la semaine dernière.