La Russie, fidèle allié du régime de Damas, affirme que ses avions ne visent que l'EI et les «terroristes», mais Ankara et ses alliés occidentaux accusent Moscou de concentrer ses attaques sur les forces syriennes modérées. L'armée russe poursuivra ses frappes militaires en Syrie tout au long de l'offensive des forces loyales à Bachar al-Assad, a indiqué hier le Kremlin. ́ ́Cette opération vise à apporter un soutien aux forces gouvernementales syriennes. Elle se poursuivra tout au long de l'offensive des forces syriennes ́ ́, a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par l'agence officielle Ria Novosti. L'armée syrienne a lancé une offensive majeure avec le soutien du Hezbollah libanais et de l'aviation russe, destinée à reprendre les territoires conquis ces derniers mois par les groupes rebelles et l'organisation Etat islamique (EI). Vladimir Poutine a jugé mercredi que les frappes de l'aviation russe en Syrie méritaient ́ ́une très bonne appréciation ́ ́, tandis que son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, a annoncé une intensification des opérations, qui seront ́ ́synchronisés avec les opérations terrestres ́ ́ des forces gouvernementales syriennes. La Russie, fidèle allié du régime de Damas, affirme que ses avions ne visent que l'EI et les ́ ́terroristes ́ ́, mais Ankara et ses alliés occidentaux accusent Moscou de concentrer ses attaques sur les forces syriennes modérées. Les Etats-Unis sont quant à eux à la tête d'une coalition d'une soixantaine de pays, qui procède depuis plus d'un an à des frappes quotidiennes contre l'EI en Syrie et en Irak voisin, sans parvenir à venir à bout du groupe jihadiste. Avec l'entrée en lice de la Russie et les frappes qui ciblent depuis une semaine les bases des groupes terroristes Daesh et Al Nosra, le président américain Barack Obama a approuvé plusieurs changements dans le programme de formation et d'équipement de rebelles syriens modérés, suspendu depuis fin septembre en raison de résultats insignifiants, a annoncé hier à Londres le secrétaire américain à la Défense, Ashton Carter. ́ ́Nous avons envisagé plusieurs options pour l'avenir ́ ́, a déclaré Ashton Carter lors d'une conférence de presse avec son homologue britannique Michael Fallon. Barack Obama ́ ́va s'exprimer bientôt sur les propositions qu'il a approuvées ́ ́, a-t-il poursuivi. Sur le terrain, le groupe jihadiste Etat islamique (EI) s'est rapproché d'Alep et se trouvait hier à une dizaine de km de la périphérie nord de cette deuxième ville de Syrie après avoir chassé les groupes rebelles de plusieurs positions, selon une ONG. La ville d'Alep, dans le nord du pays en guerre, est divisée depuis juillet 2012 entre des secteurs Ouest aux mains du régime et secteurs est sous contrôle des rebelles du Front Al-Nosra et ses alliés islamistes et de groupes insurgés locaux. L'armée du régime contrôle également des zones hors des limites Nord de la cité. «L'EI n'a jamais été aussi proche de la ville même d'Alep, c'est sa plus grande avancée» vers cette ex-capitale économique de la Syrie ravagée par les combats depuis trois ans, a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Avec la prise de ces positions, l'EI est à un peu plus de 10 km de la périphérie Nord de la ville et surtout à 3 km de la zone industrielle de Cheikh Najjar qui est aux mains du régime et est située hors des limites de la ville. L'EI a progressé notamment à partir du Nord-Est de la province d'Alep, où il contrôle des villes et localités, notamment Al-Bab, un de ses fiefs.