Une vaste opération de repérage d'assiettes foncières a été entamée en 2001. Jamais le secteur de l'habitat n'a suscité autant d'intérêt auprès de l'opinion publique qu'en cette période de second quinquennat du président Bouteflika. C'est qu'en ce domaine précis, ce qui suscite l'intérêt des Algériens n'est autre que l'engagement du chef de l'Etat à réaliser un million de logements au titre de son deuxième mandat. Selon M.Mohamed Nadir Hamimid, la construction d'un million de logements pour les cinq prochaines années est un projet qui ne manque pas de réalisme. Invité, mercredi soir, du Club Excellence Management, le ministre a mis l'accent sur le fait que «la stratégie du gouvernement tend à alléger progressivement l'inscription des programmes de logements socio-locatifs et d'encourager toutes les autres variantes, avec en ligne de mire la réalisation d'un million d'unités en cinq ans». Ainsi, l'une des démarches mises à jour par la tutelle allant dans le sens de faire de la promesse de Bouteflika un «réel exploit», dira encore M.Hamimid, se résume, selon lui, en la vaste opération de repérage d'assiettes foncières entamée en 2001 à travers les 48 wilayas du pays. «Les premières analyses de l'évaluation opérées par les directeurs d'urbanisme des 48 wilayas donnent une disponibilité foncière urbanisable et constructible de 49.000 ha. Ce potentiel foncier permet d'accueillir un programme de 2.800.000 logements», a déclaré le ministre. Cependant, ces mêmes analyses ont également permis de déceler un retard dans huit wilayas, a indiqué M. Hamimid. L'autre démarche consiste, selon le ministre, à repérer les sites potentiels de villes. «Le choix de construction de deux sites de nouvelles villes à Sidi Abdallah et Bouinan est déjà arrêté par le gouvernement. Il vient en ajout à celui des villes d'Ali Mendjelli et Massinissa à Constantine en cours de réalisation, et celui d'Aïn Témouchent en cours d'achèvement», a-t-il expliqué. En outre, l'estimation financière pour réaliser le programme complémentaire de 690.000 logements, et l'achèvement de 385.000 logements en cours de construction fait ressortir, selon le représentant du gouvernement, une enveloppe budgétaire de 555 milliards de dinars, soit une moyenne de 111 milliards de dinars par année. Concernant l'apport des entreprises étrangères dans le programme de réalisation d'un million de logements, M.Hamimid a indiqué que celles-ci ont soumissionné au même titre que les entreprises publiques, et ont proposé des prix de réalisation défiant toute concurrence. Selon le ministre de l'Habitat, 99% des entreprises algériennes, soit 20.558, sont classées dans la catégorie de une à quatre, c'est-à-dire à faible et à moyenne envergure, dont les effectifs sont très peu nombreux, ainsi que les moyens et la qualification qui sont insuffisants. Par ailleurs, parmi les grands axes de la politique engagée dans le secteur de l'habitat, il est nécessaire, soutient M.Hamimid, de diversifier les segments d'offres de logement. «L'Etat ne se désengagera pas totalement vis-à-vis des catégories sociales défavorisées, puisqu'il continue à faire réaliser au profit de celles-ci le logement socio-locatif, dont les montants administrés des loyers sont très bas», a-t-il déclaré. A ce titre, M.Hamimid a rappelé à l'assistance que deux programmes de 20.000 et 35.000 logements en location-vente, financés par le Trésor public, et dont la gestion a été confiée à l'Aadl, sont actuellement au stade de la réalisation. «Une tranche de 12.000 logements est présentement achevée», a-t-il affirmé. Concernant justement les critiques soulevées par l'assistance au sujet de la gestion de l'Aadl, le ministre de l'Habitat a rétorqué en disant: «Nous sommes prêts à relever l'Aadl de la gestion des parties communes.» Enfin, le parc de logement en Algérie est constitué, au 21 décembre 2003, de 5.793.331 unités, dont 850.000 dépassent les 50 ans d'âge.