Ils sont soumis aux prix du marché, dans le secteur du foncier notamment. Quant à nos demandes que nous introduisons auprès de l'Etat pour l'acquisition du foncier, elles sont réitérées à chaque fois et n'apportent aucun résultat. Nous ne recevons pas d'aide de l'Etat alors qu'il est le principal propriétaire du foncier. En fin de compte, c'est le citoyen qui paye les incidences financières car à la fin, nous nous retrouvons en train de construire des logements que les citoyens ne pourront jamais acheter», assure M. Sahraoui, promoteur immobilier tandis que M. Bendaoud, architecte, affirme qu'à l'étranger, le prix du mètre carré est déterminé au prix du Smig alors qu'en Algérie, le prix du mètre carré est 10 fois plus. «Est-ce que c'est le Smig qui est trop bas ou est ce que c'est le coût du foncier qui est trop élevé ?», s'interroge, pour sa part, le représentant du ministère de l'Habitat, M. Feroukhi. 200 000 LOGEMENTS CONSTRUITS CHAQUE ANNÉE A ce propos, il affirme que, dans une zone saturée où la demande est trop forte — c'est le cas des grandes villes comme Alger, Bejaïa et Oran —, il est tout à fait naturel que le prix du foncier augmente. Mais il est aussitôt contredit par M. Bendaoud, qui assure que la cherté du prix du foncier n'est pas constatée uniquement dans les grandes villes, mais sur tout le territoire national. De son côté, M. Metref, directeur général du CPA, explique que la problématique du foncier est due essentiellement à la non réglementions du marché de la première matière de construction.Les outils de réalisation sont un autre problème que rencontrent les promoteurs immobiliers. Ils sont entre 12 000 et 13 000 promoteurs en Algérie représentant 5% uniquement du marché de la promotion immobilière. «Dans notre pays, nous n'avons pas une crise de logement mais nous avons un problème de gérance des logements. Combien de logements avons-nous dans les chantiers de construction ? Combien de logements sont bloqués ? Nous avons certes des lois, mais elles ne sont pas appliquées sur le terrain. Pour quelle raison ? C'est là toute la question», soutient M. Bendaoud. 1.175. 000 LOGEMENTS EN RADE Les représentants du ministère de l'Habitat ont rappelé la mise en œuvre du projet de loi relatif au parachèvement par l'Etat des chantiers de construction de logements sur une période de cinq ans. Les décrets sont en adoption et seront appliqués dès l'adoption officielle. Les représentants du ministère de l'Habitat relèvent également qu'en moyenne, 200 000 logements sont construits chaque année. M. Metref revient par ailleurs sur les orientations du président Bouteflika lors de l'audition du ministre de l'Habitat concernant, entre autres, la bonification des crédits immobiliers et la réduction des taux d'intérêt pour alléger les capacités d'endettement. «Les orientions du président sont en phase de finalisation», souligne M. Metref. Dans le même sillage, le directeur général adjoint du crédit à la Cnep fait état de 15 à 20 milliards de dinars de crédits accordés aux promoteurs et 19 milliards de dinars aux particuliers durant les cinq dernières années. «80% des crédits vont à la promotion vente, la promotion location étant très rare», confie-t-il en appelant les promoteurs à investir davantage dans la location immobilière.L'indisponibilité des matériaux de construction, le ciment notamment, bloque également la réalisation de logements. A ce sujet, M. Bendaoud affirme que pour achever les chantiers de construction qui regroupent 1.175.000 logements, 5 millions de tonnes de ciment sont nécessaires chaque année. «Nous avons besoin d'une vraie stratégie de logement et une meilleure gérance financière avec la mobilisation de toutes les institutions concernées et surtout, l'application des lois sur le terrain», conclut-il.