Les mauvaises habitudes ont la peau dure Trois manifestations illustrent, à elles seules, à quel point la situation est délétère dans cette wilaya. La wilaya de Béjaïa n'arrive toujours pas à se débarrasser d'un fléau qui lui colle à la peau depuis plusieurs années: le fléau des fermetures de routes et des établissements publics. Ce fléau a refait surface au niveau de la Route nationale 26, alors qu'au niveau du chef-lieu, c'est le siège de la wilaya et le campus de Targa Ouzemour, de l'université, qui ont fait l'objet de protestations. Trois manifestations qui illustrent, à elles seules, à quel point la situation est délétère dans cette région de basse Kabylie. Alors qu'on croyait à la fin des mauvais jours avec la nomination d'un nouveau wali qui fait montre de bonnes intentions en matière de gouvernance, voilà que l'on est vite déçu par une recrudescence d'actions de rues qui ne font, encore une fois que pénaliser le citoyen en général et l'usager de la route en particulier. Les citoyens de la commune de Oued Ghir, une localité où le gros du quota des logements tous types confondus attribués à la commune de Béjaïa, devrait être construit, se disent lésés. Ils sont mécontents de ne pas figurer sur la liste des bénéficiaires des logements LPA. Alors quoi de mieux pour le faire savoir que de fermer l'unique axe routier qui dessert la ville de Béjaïa à partir de la vallée et des régions du centre du pays. Dès le petit matin, la circulation a été coupée dans les deux sens. Les usagers qui ont tenté de faire le détour par Amizour ont vite déchanté. Les travaux en cours sur la Route nationale 75 rendent l'initiative impossible. Il ne leur resterait alors qu'à attendre une hypothétique réouverture de la route ou rebrousser chemin et reporter son déplacement à un autre jour avec l'espoir que les routes ne fassent pas l'objet de blocus. Au chef-lieu de la wilaya, les habitants de la ville de Béjaïa recasés provisoirement par la municipalité, sont montés au créneau estimant urgent que leur situation soit prise en charge. «Nous avons été recasés provisoirement, pour certains depuis trois ans et nous ne voyons toujours rien venir», affirme un protestataire. Environ une vingtaine de familles sont venues hier se plaindre au wali et lui demander l'attribution de logements plus décents, d'autant plus que les enfants scolarisés souffrent tout comme leurs parents de longs déplacements entre la région de Sakef et le chef-lieu de la wilaya. A l'université de Béjaïa, le bras de fer entre, d'un côté le rectorat et de l'autre, les enseignants et les étudiants de la faculté des sciences exactes se poursuit. Hier, les opposants qui continuent à refuser de rejoindre le nouveau centre d'Amizour ont procédé à la fermeture du portail du campus de Targa Ouzemour empêchant ainsi les étudiants des autres facultés de rejoindre les amphithéâtres. Le bras de fer se corse davantage et rien n'indique que le conflit trouvera rapidement une solution tant les deux parties campent sur leurs positions respectives.