Les professeurs contestataires soulignent «la nécessité d'arrêter le processus de délocalisation» qu'ils assimilent à une mise à mort. Les enseignants de la faculté des sciences exactes de l'université Abderahmane Mira de Béjaïa ne veulent pas lâcher prise. Après avoir pris part à la marche de protestation initiée samedi dernier par les étudiants de cette faculté pour exiger «l'annulation de la décision de délocalisation vers Amizour», les enseignants se sont retrouvés avant-hier en assemblée générale pour donner suite au mouvement de protestation entamé depuis le début de l'année par le gel des examens de rattrapage. A l'issue de leur conclave, il a été décidé de poursuivre le bras de fer jusqu'au bout. Un mot d'ordre de grève d'une semaine a été retenu par une majorité écrasante de 126 voix pour. Les enseignants, activant sous la houlette du Conseil national des enseignants du supérieur Cnes, exigent «l'annulation de la décision de transfert de leur faculté du campus Targa Ouzemour vers le nouveau campus d'Amizour», «la réhabilitation de l'encadrement de la faculté, relevé, il y a une semaine par le recteur de l'université» et «la restitution des archives de la faculté à son siège». Ainsi, le bras de fer qui oppose les enseignants de cette faculté, appuyés par les étudiants et le rectorat de l'université, n'est pas près de connaître son épilogue. Après une marche qui a mobilisé un peu plus d'un millier d'étudiants, initiée par le comité autonome de ladite faculté pour dénoncer la délocalisation de leur faculté vers Amizour, à une trentaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, les opposants enfoncent davantage le clou. Les professeurs contestataires soulignent «la nécessité d'arrêter le processus de délocalisation» qu'ils assimilent à une mise à mort. Contacté hier, M. Touazi, professeur au sein de cet établissement, a mis l'accent sur «l'absence de vision du recteur» en matière de pédagogie, non sans évoquer les conséquences d'une telle décision sur l'avenir de milliers d'étudiants. Il a tenu à rappeler que la «faculté de Targa-Ouzemmour dispose de tous les moyens» pour continuer à fonctionner selon les normes pédagogiques, battant ainsi en brèche l'argumentaire du transfert. «Nous sommes à Targa-Ouzemmour et nous y restons», a-t-il martelé pour rappeler la détermination du mouvement à poursuivre la contestation. Le collectif des étudiants et les professeurs ont été unanimes pour affirmer que la rentrée prévue dimanche par le rectorat a été un échec, puisque «seuls les nouveaux professeurs et les étudiants de première année ont rejoint la nouvelle faculté», soutiennent-ils. Du côté rectorat, celui-ci affirme que la rentrée s'est déroulée dans de bonnes conditions. Les élèves de la première année inscrits dans les différentes filières ont répondu présent. Par rapport aux arguments avancés par les opposants, l'administration rectorale de l'université estime que toutes les dispositions existent au nouveau campus d'Amizour. Seuls quelques élèves seront contraints de se déplacer à l'ancien campus pour certains travaux pratiques et les moyens sont mis à leur disposition.