Une vue du nouveau centre universitaire La tension entre les contestataires de la faculté des sciences exactes et les responsables de l'université ne cesse de s'accentuer avec notamment l'implication des étudiants. Le nouveau campus universitaire d'Amizour a ouvert ses portes hier exclusivement aux étudiants de la faculté des sciences exactes de l'université de Béjaïa. Les 500 nouveaux étudiants inscrits dans les filières de mathématiques, informatique, physique, chimie et recherche opérationnelle ont tous répondu présents tandis que les anciens, ceux des paliers supérieurs, étaient dans la rue à Béjaïa battant le pavé qui sépare le campus de Targa Ouzemmour et le siège de la wilaya pour dire «non à la délocalisation de la faculté des sciences exactes» vers la ville voisine d'Amizour. En effet, des centaines d'étudiants accompagnés de leurs enseignants ont crié hier haut et fort leur refus de rejoindre les amphis d'Amizour, arguant de nombreuses raisons, dont celle liée à la conception du campus à l'origine pour accueillir la faculté de droit. «Nous refusons de subir les conséquences des erreurs de gestion passées», affirment-ils. Le centre de calcul implanté à Targa, le campus d'origine, est l'autre argument avancé par les protestataires pour expliquer leur refus. «Un étudiant ne peut pas suivre les cours à Amizour et se déplacer à Béjaïa pour les travaux pratiques», explique cet enseignant. Il y a leu de rappeler que le collectif des étudiants de la faculté des sciences exactes de l'université de Béjaïa a appelé hier, lors du sit-in organisé devant l'entrée de l'université jeudi dernier afin de protester contre le transfert de leur faculté vers le nouveau campus d'Amizour. Depuis le début de l'année, la tension n'a pas cessé de monter à l'université de Béjaïa. La crise s'est exacerbée au fil des jours. Depuis, notamment, que le conseil d'administration de l'université de Béjaïa, à sa tête le recteur, Boualem Saïdani, a effectué un remaniement général au niveau de la tutelle de la faculté des sciences exactes, et ce, suite à l'opposition de ses enseignants, quant à la délocalisation de ladite faculté vers le campus d'Amizour, les enseignants et les étudiants de cette faculté ont constitué un bloc induisant une situation critique dans la faculté, marquée par la grève des enseignants, qui entame sa quatrième semaine, avant d'être rejoints par les étudiants. Les étudiants ont procédé à la fermeture de la faculté «afin d'empêcher le déplacement du matériel de bord et l'installation de la nouvelle tutelle de la faculté des sciences exactes, élue d'une façon injuste par le staff directionnel de l'université», indique un représentant des étudiants. Depuis, la tension entre les contestataires de la faculté des sciences exactes et les responsables de l'université ne cesse de s'accentuer, notamment, avec l'implication des étudiants. Alors que les responsables du rectorat affichent une sérénité quant au démarrage officiel des cours à la date prévue si l'on en juge par l'entrain des fonctionnaires affectés au sein de la faculté, objet de la discorde, les enseignants frondeurs, qui ont engrangé déjà un point à l'actif de leur mouvement avec le boycott des deux stands qui leur ont été réservés à l'occasion des journées sur l'entrepreneuriat organisées par le campus d'Aboudaou, sont «déterminés à inscrire le mouvement dans la durée quel que soit le prix à payer», selon les protestataires. Hier, ils sont descendus avec les étudiants dans la rue. A Amizour, toutes les dispositions ont été prises par les dirigeants de l'université pour réussir la rentrée. Sur place, il y a l'absence d'un plan d'urgence pour répondre aux besoins des étudiants en matière de prestations. Ils seront obligés de traverser tout un chemin, parcourir trois kilomètres pour rallier le centre-ville d'Amizour. L'actuelle décharge publique illicitement implantée dans la zone d'activité commerciale (ZAC) de la région «déjà archicomble», est toujours là pour constituer une source de risques de contamination de la nappe phréatique, mais aussi causer des désagréments aux étudiants. Or, là c'est l'affaire des responsables de la commune de la wilaya.