Après l'affaire de la chaîne El Watan TV, les télévisions privées d'obédience islamiste, telles que El Bilad TV, El Fadjr TV, la chaîne de Dzair Ibn Chanfara, lancée le 14 septembre dernier, redoutent d'autres sanctions au sujet de leurs grilles et de leurs visions. Même Echourouk TV News qui a accueilli à plusieurs reprises des leaders islamistes dont Madani Mezrag, redoute des sanctions pour l'avenir, c'est pourquoi, son responsable a demandé à ses journalistes de ne plus inviter des leaders islamistes non agréés et de surveiller les propos des invités proches de la mouvance islamiste. Aucune chaîne n'est prête à inviter l'ancien chef de l'ex-AIS Madani Mezrag sur son antenne. Déjà boycotté par certaines télévisions comme l'Entv, Dzair TV ou El Djazairia TV, l'homme qui a conduit à la fermeture d'El Watan Tv, n'est pas près de revoir une caméra en Algérie. Le message du gouvernement est clair, du coup aucune réaction du concerné après la fermeture de la chaîne. La démonstration de force du gouvernement algérien sur l'affaire de la chaîne El Watan TV, a prouvé qu'elle peut fermer n'importe quelle chaîne et mettre au chômage tous ses employés. Bien que ces chaînes soient off-shore, elles activent comme si elles avaient une accréditation et travaillent normalement sur le terrain. Le gouvernement a fermé les yeux sur ces pratiques, comme il l'avait fait avec la chaîne Nessma TV qui revendiquait l'obtention d'un agrément pour son bureau à Alger alors que ses équipes travaillaient normalement et qu'elle travaillait avec son agence de publicité à Hydra. Au-delà du problème administratif de ces chaînes qui sont créées sans informer le ministère de la Communication, on cite l'exemple de la chaîne Sahara TV Algeria qui est revenue le 8 octobre sur une nouvelle fréquence de Nilesat. Du lancement d'une nouvelle chaîne algérienne, Sehti DZ, consacrée à la santé. L'absence de règles éditoriales claires et de cahiers des charges réels poussent de nombreux opérateurs à revoir leurs copies. Ils ne savent pas ce qui est interdit et ce qui est toléré. «Ils apprennent sur le tas au fur et à mesure», explique un observateur averti. Avec le manque d'expérience, de visibilité et surtout d'orientation, les chaînes de télévisions marchent dans le bouillard. Certaines ne savent pas si le diffuseur est concerné par les dérapages d'un politicien ou d'une personnalité. L'affaire Benhadid, où la «radio privée M» de Maghreb Emergeant non agréée, n'a pas été inquiétée, alors que la chaîne El Watan TV a été sanctionnée et l'auteur des propos condamnables, Madani Mezrag, n'a pas été inquiété. Un traitement des dossiers qui déroute certains patrons de chaînes privées algériennes. [email protected]