La dernière affaire d'El Watan TV a relancé l'urgence de l'installation d'une autorité audiovisuelle. Plus d'une année après l'installation de Miloud Chorfi comme président de l'Arav, l'autorité n'est toujours pas officiellement installée. Malgré sa convalescence, le président Miloud Chorfi a tenu à rester actif sur le terrain et à envoyer un avertissement au patron d'El Watan TV, pour compléter l'action du ministre de la Communication Hamid Grine qui avait convoqué le patron d'El Watan TV, M.Djaâfar Chelli, le mardi 6 octobre au ministère de la Communication. Dans l'avertissement de l'Autorité de régulation de l'audiovisuel, portant le numéro 109, l'Arav a enregistré dans l'entretien avec Madani Mezrag deux points: l'un concerne la menace contre le chef de l'Etat et l'autre l'atteinte aux symboles des institutions nationales. Dans sa réponse envoyée le 7 octobre, le directeur d'El Watan avait remercié l'Arav et reconnu une dérive de la chaîne, en promettant de respecter à l'avenir les règles déontologiques et morales dictées par la profession. Cette action de l'Arav n'est pas suffisante si elle ne possède pas le pouvoir de sanctionner la chaîne. Comment demander des comptes à une chaîne quand celle-ci n'est pas autorisée et n'est pas de droit algérien. Officiellement, El Watan TV n'est pas de droit algérien mais jordanien, puisqu'elle est installée dans ce pays arabe. Le directeur de la chaîne aurait pu ne pas répondre à la convocation du ministre et ne pas répondre au président de l'Arav. D'où l'urgence de l'installation officielle de l'Arav et l'accréditation de toutes les télévisions qui activent sur le sol algérien. Si les chaînes ne sont pas agréées, celles-ci ne peuvent pas être autorisées à faire des reportages sur le sol algérien, tout comme toute télévision étrangère. TF1, Canal + ou M6 ne peuvent pas sortir leurs caméras dans un espace ou dans une institution algérienne sans l'accréditation du ministère de la Communication. Récemment, la chaîne saoudienne MBC a réalisé un reportage sur l'Armée algérienne avec l'autorisation et l'accréditation du ministère de la Communication. Tout était en règle. Comment alors autoriser des journalistes appartenant à des télévisions non agréées, comme El Adjwa TV, KBC, Numidia TV ou encore El Bilad TV et El Haddaf à couvrir des conférences d'un ministre de la République et même à couvrir les plénières de l'APN ou du Sénat. Des télévisions privées qui emploient plus de 7000 employés algériens parfois sans les déclarer tous, sont donc appelées à être officiellement régulées. Ces télévisions utiliseront plus tard les canaux de télédiffusion du TDA et l'Arav pourra couper le signal d'une télévision à n'importe quel moment si celle-ci sort de la ligne droite. [email protected]