L'artisanat, un autre gisement ignoré par l'Algérie Le premier ministre a adressé un message d'encouragement aux participants, leur assurant que le gouvernement les soutiendra dans leur travail. Promouvoir le produit artisanal algérien et renforcer sa présence sur la scène internationale, ont été les premières directives du Premier ministre Abdelmalek Sellal, à l'inauguration de la 20e édition du Salon de l'artisanat traditionnel, jeudi dernier à la Safex. Le Premier ministre accompagné d'une délégation importante composée de plusieurs membres de l'Exécutif, a longuement insisté sur la valorisation du produit artisanal, notamment l'habit traditionnel et insisté sur la nécessité de faire du secteur un vecteur essentiel dans le développement et la diversification économique du pays. Il a tenu à adresser un message d'encouragement aux participants, leur assurant que le gouvernement les soutiendra dans leurs initiatives dans la mesure où ils s'inscrivent dans la qualité et la modernisation. D'un autre côté, le Premier ministre a rappelé l'importance de la formation et son apport en matière de maîtrise des procédés de fabrication qui doivent accompagner l'aspect artistique. Et ce, dans l'objectif de rendre, non seulement les produits artisanaux locaux moins coûteux, mais aussi pour arriver à pénétrer les marchés internationaux d'une façon compétitive. Sur ce point, certains observateurs relèvent le manque cruel d'encadrement en matière d'exportation dans le domaine artisanal, ils précisent qu'il est très difficile pour l'artisan de se charger de ce volet. Ils souhaiteraient voir naître des organismes spécialisés qui baliseraient le terrain pour les artisans, dans l'objectif justement de leur permettre de se consacrer uniquement à créer et améliorer leurs productions. A l'image de l'artiste Essaihli Réda, spécialisé en céramique et en poterie, qui après avoir collaboré avec le musée du Louvre à Paris et après avoir entamé une activité d'exportation, s'est vu contraint d'y renoncer pour des problèmes de logistique et d'encadrement et surtout de statut fiscal, puisque l'artisan a été automatiquement considéré par l'administration fiscale comme exportateur. Sur ce volet, la ministre déléguée, chargée de l'Artisanat relève que le choix des artisans qui doivent participer aux Salons internationaux repose sur la qualité de leurs produits, et précise que le nombre est fixé par le pays hôte, toutefois Aïcha Tagabou assure qu'il y a une réelle volonté politique à promouvoir le secteur de l'artisanat. Pour sa part, le ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat, Amar Ghoul, est revenu sur la nécessité «de rendre le produit artisanal plus visible sur toutes les interfaces touristiques, et ce, à travers toute leur diversité, les toiles, le vestimentaire, le culinaire et ustensiles et objets domestiques, ce qui lui permettra d'occuper des places honorables sur les différents classements internationaux» a-t-il précisé. Dans le même sillage, l'ancien ministre du Tourisme, Smaïn Mimouni préconisait «d'exposer les produits artisanaux de façon continue, à longueur d'année en meublant les aéroports, les hôtels et les administrations». Par ailleurs, ce salon a le mérite d'abriter plus de 750 participants, dont 116 étrangers représentant 11 pays, en l'occurrence la Tunisie, le Sénégal, la Syrie, l'Inde, le Pakistan, le Burkina Faso, Le Mali, le Sahara occidental, le Niger, la Mauritanie et comme invité d'honneur la Palestine. Ils auront l'occasion du 15 au 24 de ce mois, d'échanger leurs expériences dans ce domaine et de partager leur savoir-faire, d'une part. D'autre part, ce salon est également l'opportunité pour les exposants de se mettre au diapason de l'innovation et des nouvelles techniques, dans le but ultime de s'adapter au marché national autant qu'au marché international. Dans ce sens, les objectifs se résument en plus de la promotion et de la commercialisation des produits, à conforter les qualifications des artisans dans l'optique de voir émerger sur le marché des produits compétitifs, instaurer le respect de la qualité pour promouvoir l'exportation, maîtriser les procédés de fabrications pour réduire les coûts de revient des produits, élargir les connaissances des artisans en matière de marketing international et sauvegarder le patrimoine national.