Décidément rien ne va plus à Canal+, depuis la prise en main du groupe par l'homme d'affaires Bolloré. L'un des programmes les plus regardés de la chaîne risque lui aussi de disparaître après la fin des Guignols, et la chute du Grand Journal: Le Zapping. Le responsable de ce programme incontournable de Canal+, Patrick Menais, aurait été convoqué par Maxime Saâda (directeur général de la chaîne) pour son manque de solidarité avec la chaîne. Ce dernier précise qu'aucune sanction officielle contre Menais n'est pour l'instant à l'ordre du jour et ce, malgré les griefs exposés. La direction de Canal+ reproche à l'équipe du Zapping: la rediffusion des propos polémiques de Maïtena Biraben au Grand Journal (concernant le «discours de vérité du FN»), la diffusion d'extraits de Complément d'enquête (France 2) dans lequel il était évoqué la reprise en main musclée de la chaîne par Vincent Bolloré, et la diffusion de quelques extraits de l'enquête sur le Crédit Mutuel diffusée sur France 3. Une enquête qui aurait initialement dû passer sur Canal+... avant d'être «censurée». Cette enquête sensible sur la banque (accusée d'évasion fiscale) continue de faire grand bruit au sein de Canal+. Après s'être plaint de la censure du documentaire, Jean-Baptiste Rivoire (rédacteur en chef du magazine Spécial Investigation qui est accessoirement devenu représentant syndical depuis peu pour défendre l'intérêt des journalistes d'investigation), a été convoqué par la direction de Canal +. Rivoire a été convoqué pour un entretien préalable «à un éventuel licenciement», d'après les médias français, qui précisent qu'aucun motif n'est indiqué sur le courrier. La direction de la chaîne a néanmoins affirmé que Jean-Baptiste Rivoire «n'était pas en procédure de licenciement». À en croire le journal, Maxime Saâda aurait de son côté déploré «la mise en cause à peine masquée» de la direction de Canal + concernant cette investigation au sein de la chaîne et aurait affirmé que rien n'avait changé dans le processus de décision des enquêtes au sein de Canal+. Cette situation intervient alors que la chaîne connaît une chute vertigineuse. Dimanche 18 octobre, Le Parisien publie en début du journal une double page sur la chaîne cryptée titrée «La Chute de la maison Canal+». Après avoir évoqué la baisse d'audience du Grand Journal nouvelle formule présenté par Maïtena Biraben, le quotidien assure que la chute des abonnés Canal+ «atteint 10% en septembre». Lundi 19 octobre, au lendemain de cet article, le cours de Vivendi est très chahuté en Bourse. Le soir même, le quotidien modifie son article, précisant sur son site qu'il s'agissait d'une baisse de 10% des nouveaux abonnés. Au 30 juin 2015, le groupe Canal+ France a perdu 117.000 abonnés sur un an, affichant un total de 9,3 millions d'abonnés sur la totalité de ses offres. Des chiffres qui inquiètent sérieusement la direction de la chaîne. [email protected]