4 milliards de dollars d'intentions d'investissements, contre 1,2 milliard en 2003. A en croire le ministre algérien de l'Industrie, M.El-Hachemi Djaâboub, l'Algérie pourrait accueillir dans les cinq prochaines années (Ndlr : le deuxième quinquennat de Bouteflika) 6 à 7 milliards de dollars d'investissements directs étrangers (IDE) avec en aval la création de 190.000 emplois. Le ministère délégué chargé de la Participation et de la Promotion de l'investissement fait part, de son côté, de 4 milliards de dollars d'intentions d'investissements, contre 1,2 milliard en 2003. En effet, les quelque 1200 entreprises publiques qui sont actuellement prêtes à effectuer des opérations d'ouverture de capital, si toutefois celles-ci peuvent susciter l'intérêt des opérateurs étrangers (ce qui reste loin d'être évident) pourraient, par le biais des opérations de partenariat ou cession, booster ce chiffre pour les années à venir. Un chiffre (IDE) qui a stagné autour d'un milliard de dollars durant trois ans (2001 et 2003). Côté Agence nationale de développement des investissements (Andi), on fait état de la déclaration, durant le 1er semestre 2004, de «54 investissements étrangers pour un montant de 112,2 milliards de dinars dont 31 projets d'investissement direct étranger (IDE) pour 107,68 milliards DA (1,4 milliard de dollars) et 23 projets de partenariat avec des entreprises locales pour un montant de 4,51 milliards DA (60 millions de dollars)». Ces investissements, précise-t-on, proviendraient essentiellement du troisième opérateur téléphonique, El Watania, pour plus de 82% du montant, suivi par les Egyptiens (15,70 milliards DA), les Français (1,77 milliard DA) et enfin les Libyens (1 milliard). Mais quelle que soit la lecture qu'on puisse faire de ces chiffres (même prévisionnels), il reste acquis que l'Algérie intéresse surtout par ces richesses naturelles (énergie). La téléphonie a capté, certes, des IDE appréciables ces dernières années. Néanmoins, ces chiffres vont très probablement connaître un fléchissement graduel au rythme d'une saturation sectorielle. Les besoins de l'Algérie en matière d'équipements (infrastructures de base, logements) et «d'organisation» (réforme économique, modernisation des finances...) sont immenses, mais ne sont pas, paradoxalement, synonymes d'attrait d'IDE ni de croissance tel qu'il est souvent le cas pour les économies structurées. Pour les IDE, l'Algérie reste toujours au yeux des opérateurs étrangers, un pays à potentiel énergétique, notamment gazier avec des atouts touristiques. Si le premier secteur attire un certain engouement, le second demeure léthargique et là tout est à faire pour attirer quelques IDE. Quant à la croissance, un programme quinquennal de consolidation de 50 milliards de dollars sur les cinq années à venir, peut n'être profitable que d'une manière conjoncturelle (création d'emplois, amélioration du niveau de vie...) dès lors que les entités économiques algériennes restent globalement peu aptes à la réalisation des grands projets d'équipements prévus. Autrement, une manne qui peut, en aval, n'être profitable que pour les entreprises étrangères qui ne sont pas tenues, dans pareil cas, à un quelconque investissement direct. Ceci nous amène à dire que l'Algérie demeure confrontée à une problématique simple (comment utiliser au mieux sa manne pétrolière ?) aux solutions complexes. Assainir les règles du jeu dans un pays où 75% des entreprises indiquent payer des pots-de-vin, selon le rapport sur le développement dans le monde 2005 de la Banque mondiale. Se doter de systèmes d'informations fiables, exhaustifs et instantanés pour ne plus être dans le flou et l'approximation. Avoir un projet clair qui se tient pour l'avenir du pays, voilà les préalables d'un hypothétique décollage économique qui restent à notre portée.