L'accord d'association que s'apprête à ratifier notre pays avec l'Union européenne (UE) - probablement en mars 2005 - constitue « un espace nouveau » qui exige « des performances nouvelles ». C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de l'Industrie, El Hachemi Djaâboub, à l'ouverture de la 2e rencontre internationale des investisseurs dans le secteur de la chimie-pharmacie, estimant que « le partenariat est un procédé privilégié dans la phase actuelle en attendant d'aller vers une vente totale des usines du secteur public ». Précisant que « privatiser n'est pas une chose dogmatique », El Hachemi Djaâboub a annoncé avec amertume l'augmentation de l'importation des médicaments qui est passée, selon lui, de 600 millions de dollars US en 2003 à 900 millions de dollars en 2004. Un chiffre qui représente près de 5% des importations globales de l'Algérie en 2004 estimées à 18 milliards de dollars US. Un constat, argumente le ministre, « qui nous amène à revoir notre politique en matière essentiellement d'investissement dans le domaine pharmaceutique, particulièrement dans la fabrication des médicaments génériques ». Car, commente le ministre, « 900 millions de dollars par an, c'est l'équivalent de 30 dollars payés annuellement par personne, ce qui est une lourde facture ». Pour El Hachemi Djaâboub, ce montant excessif témoigne de l'importance des opportunités investissement qu'offre le marché algérien qui connaît une demande croissante en matière de médicaments. Interrogé sur les perspectives d'investissements, le ministre invite la presse à un briefing le 15 février prochain où sera donnée, avec exactitude, la liste des entreprises déjà privatisées. Il n'en demeure pas moins, de l'avis du ministre, que la filière chimie-pharmacie demande encore des investissements nouveaux. A ses yeux, « si l'industrie peut drainer 6,5 milliards de dollars pendant ce quinquennat, nous pourrons créer 160 000 postes d'emploi ». En 2004, a-t-il précisé, les déclarations d'investissement dans le domaine de l'industrie étaient de plus de 2,5 milliards de dollars. Pour le président-directeur général de la Société de gestion des participations SGP-GEPHAC, Chérif Bounab, les produits chimiques et pharmaceutiques représentent une part importante de nos importations, à savoir plus de 11%, soit à peu près 1,5 milliard de dollars US pour 2004 pour les deux secteurs. La SGP a dans son portefeuille, a-t-il précisé, 51 groupes d'entreprises et de filiales intervenant dans différents domaines d'activité de la chimie et de la pharmacie, dont certaines ont été déjà cédées à la privatisation. M. Bounab a présenté, à l'occasion, aux investisseurs et hommes d'affaires présents les opportunités réelles qu'offrent les secteurs de la chimie et de la pharmacie. Ainsi annonce-t-il un total de 1200 agences pharmaceutiques à privatiser. Dans ce cadre, il a annoncé un lot de 132 agences qui ont été déjà privatisées et 70 autres en voie de l'être à partir de février prochain. Par ailleurs, il fait état de 75 entreprises de chimie qui vont être cédées prochainement au privé. M. Bounab a annoncé également la création de la 3R-Santé pour le recyclage, la valorisation et le retraitement des médicaments périmés. Dans la foulée, il a fait état d'un engagement de plusieurs partenariats des entreprises publiques de chimie avec des firmes étrangères et privées nationales. C'est le cas du groupe ENAVA (production des verres et abrasifs) qui est en négociation avec un privé de Thenia, de Socothyd-Issers en négociation avec une firme suisse et d'une entreprise de production de produits d'entretien et cosmétiques. Diprochim est également en négociation avec deux firmes étrangères pour la production de sulfates d'alumine. De même pour l'Entreprise nationale des gaz industriels qui est en contact avec les grands gaziers mondiaux pour de possibles partenariats. Dans le domaine des médicaments, il est question de la réalisation d'une unité de production de 52 génériques. Il est à noter enfin que le chiffre d'affaires du secteur chimie-pharmacie était, en 2004, d'environ 700 millions de dollars US avec une valeur ajoutée qui avoisine plus de 150 millions de dollars Us et un effectif de près de 20 000 travailleurs.