Djaballah a choisi sa ville natale et le fief d'El Islah, la wilaya de Skikda, où il se trouve depuis une semaine, pour mener sa campagne. Le conseil extraordinaire d'El Islah se réunira jeudi prochain à Zéralda. Un seul point est inscrit à l'ordre du jour de cette rencontre. Il a trait à la situation actuelle qui prévaut dans le parti. La parenthèse ouverte publiquement par sept cadres du parti, le 23 octobre dernier, est loin d'être fermée, contrairement à la volonté du chef du parti, Abdallah Djaballah. La guerre feutrée que se livrent les deux parties antagonistes se précise et prend une autre tournure à mesure qu'approche la date du congrès, prévu pour le 29 décembre. Pour M.Miloud Kadri, président du groupe parlementaire, la réunion à laquelle a appelé Djaballah traduit la réalité de la situation au sein d'El Islah. «La crise est réelle, Djaballah qui a voulu étouffer la contestation se rend compte des limites de sa politique de fuite en avant» «Les problèmes se règlent par le dialogue, lui a choisi l'exclusion». Pour le groupe des 5+2, cet appel est un «non-événement». «Nous avons gelé les activités du conseil national, autrement dit la réunion de jeudi est illégale». Nous apprenons dans ce sens que le groupe des 5+2 s'est adressé au ministère de l'Intérieur pour avaliser ce gel et dénoncer les «dépassements de Djaballah». «Nous ne pouvons parler ni de congrès ni de réunion du conseil consultatif tant que la crise n'est pas résolue». M.Miloud Kadri est intransigeant: «Le congrès n'aura pas lieu sans les cadres exclus, qui sont les membres fondateurs du parti». Il a entamé depuis la semaine précédente une campagne à travers les wilayas du pays pour «informer la base de la situation». Ces derniers ont sillonné, à en croire les déclarations de M. Kadri, plus d'une trentaine de wilayas. «Cela nous a permis de constater que la base adhère à 100 % à notre cause». Même discours prôné par l'autre camp. M.Lakhdar Benkhelaf, secrétaire national chargé de l'organique, précise que Djaballah bénéficie de l'appui inconditionnel de la base. Un constat confirmé, ajoute-t-il à l'occasion de la tournée «que mènent les cadres dans le pays». Il faut dire que la crise à El Islah a amené les parties en conflit à retourner à la base. Hier encore, un communiqué parvenant du bureau de Jijel a «exhorté les citoyens à s'unir autour du chef du parti pour battre en brèche les tentatives de déstabilisation qui menacent le parti». Concernant Djaballah, nous apprenons qu'il a choisi sa ville natale et le fief d'El Islah, la wilaya de Skikda, où il se trouve depuis une semaine, pour mener sa campagne. La réunion de jeudi est à inscrire dans le cadre de la préparation du congrès. Il sera aussi question, selon M. Benkhelaf, de discuter avec les militants de la situation au sein du parti «surtout après la campagne de désinformation menée par les contestataires qui n'hésitent pas à utiliser la griffe du parti pour signer leurs communiqués, en dépit de la décision prise à leur égard par le conseil consultatif tenu le 28 octobre dernier». Pour notre interlocuteur «il n'y a aucune raison qui nous pousse à reculer la date du congrès».