Le président du parti aura à expliquer à ses cadres ce qui s'est passé exactement jeudi au club El Moudjahid. Une semaine, jour pour jour, après la tenue du Conseil consultatif d'El Islah, qui a consacré la rupture entre les deux parties antagonistes, Abdallah Djaballah, président de cette formation, dans sa première sortie officielle, présidera aujourd'hui à Zéralda, une réunion avec les présidents des bureaux de wilaya. La deuxième rencontre du genre après celle organisée mercredi dernier, à la veille du C.C. Cette occasion sera saisie par Djaballah pour revenir sur la crise «qui a traversé le parti», mais surtout, pour expliquer «à ses cadres ce qui s'est passé exactement jeudi dernier, au club El Moudjahid, l'endroit où Boulahya avait programmé son conseil consultatif extraordinaire, après les déclarations mensongères tenues par les dissidents, qui crient sur tous les toits que nous les avons empêchés par la force de tenir leur rencontre, ce qui est faux», explique une source proche du parti. Après cette mise au point officielle, les participants auront à se pencher sur les préparatifs du 1er congrès du parti, qui aura lieu les 29,30,31 décembre, selon les conclusions du conseil consultatif. Un rendez-vous très important et décisif pour l'avenir de cette jeune formation islamiste. Djaballah, qui a repris en main les affaires du parti, lequel est passé par une zone de turbulences tout en long du mois sacré, semble tourner complètement la page à cette période pour se consacrer à son congrès qui constitue un grand enjeu pour «les dissidents». Ces derniers ont mis en place une Commission nationale parallèle chargée de préparer le congrès. La commission qui est constituée de 14 membres est présidée par M.Boulahya, l'ex-président du conseil consultatif, lequel a décidé de retirer ce dossier de l'actuel bureau national après avoir gelé ses activités. Le groupe des 5+2 ne baisse pas les bras. «Nous sommes plus que des militants, les cadres exclus sont les membres fondateurs du parti et nous ne sommes pas prêts à céder nos places», précise Miloud Kadri, président du groupe parlementaire. Comment ce dernier envisage-t-il la solution? «Il est regrettable de constater que Djaballah a verrouillé toutes les issues», avant d'ajouter que «nous sommes prêts à tourner la page si Djaballah revient sur les sanctions décidées contre le groupe lors du conseil consultatif, tenu jeudi au siège du parti». Proposition rejetée dans le fond et dans la forme par Djaballah. La situation à El Islah nous rappelle étrangement le scénario du FLN. Les dissidents auront-ils le dernier mot?