Le congrès d'El Islah se tiendra du 29 au 31 décembre prochain. Date confirmée ce week-end par le premier responsable de cette formation, Abdallah Djaballah, lors de la réunion des chefs de bureaux de wilayas, tenue jeudi dernier à la Mutuelle de Zéralda, à Alger. L'ordre du jour de cette rencontre, dont les travaux s'étaient déroulés à huis clos, était de faire le point sur l'avancement des préparatifs du congrès et d'y apporter les dernières retouches. LES PROBLÈMES MINIMISES El Islah est secoué par une crise caractérisée par la démission de cinq membres du bureau politique. Les démissionnaires sont décidés à s'opposer à Djaballah en usant de tous les moyens, dont le recours à la justice. Ils ont même menacé de la tenue d'un congrès « parallèle » dans le cas où il y aurait un échec des démarches initiales. Ce qui se passe au sein d'El Islah est presque identique au problème vécu en 1998 par Ennahda. M. Djaballah a été catégorique dans son intervention : il n'y aura pas de poursuite judiciaire contre les responsables du parti, ni un congrès parallèle parce que, de son avis, le règlement intérieur et les statuts du parti interdisent ce genre de pratique. « Seul le président du parti peut saisir la justice. Les contestataires peuvent saisir le madjliss echoura (conseil consultatif) qui a la prérogative de régler les problèmes », a indiqué M. Djaballah. Il a essayé de minimiser le problème qui secoue le mouvement en le qualifiant de « brouillard passager ». Toutefois, dans les propos de Djaballah, l'on détecte une certaine inquiétude qu'il tente de cacher. Jouant le jeu du parti islamiste, le premier responsable d'El Islah puise dans le Coran. Il a, à ce titre, rappelé aux participants les batailles remportées par le Prophète et ses compagnons et ce, grâce à l'unification de leurs rangs. « Le conseil consultatif est l'instance suprême de notre parti. Je demande à tous les militants d'obéir à cette instance et de respecter ses décisions. Je vous demande, en revanche, de ne pas prêter attention aux rumeurs véhiculées par certaines personnes », a lancé M. Djaballah. RETRAIT DE CONFIANCE Des rumeurs qui, de son avis, ont pour but de déstabiliser le parti. « Un groupuscule de personnes veut imposer sa vision. Nous refusons cette démarche qui est contraire au règlement intérieur. Nous accueillons favorablement la critique objective », a-t-il ajouté. Il semble avoir appris la leçon et pris des dispositions afin de ne pas rééditer le scénario de 1998. « Je tiens à vous assurer que le problème d'Ennahda ne se reproduira pas. La conjoncture et le contexte ne sont pas similaires. Il n'y aura pas un mouvement de redressement car nous n'avons pas de vide juridique dans ce sens, à l'image de certains partis politiques », a affirmé M. Djaballah. En revanche, il a critiqué la démarche des contestataires qui ont utilisé la presse pour annoncer leur démission. Il a invité les cinq, qui font toujours partie du conseil consultatif, à participer à la préparation du congrès. Parmi les cinq membres contestataires figure Mohamed Boulahia, président du conseil consultatif. Une réunion a regroupé le 18 novembre cette haute instance composée de 108 membres, et ce, sans la présence de M. Boulahia et en présence de 86 membres. Il a été décidé, à l'issue de cette session, de retirer la confiance à la fois au président du comité central et aux cinq membres du bureau national. Jeudi dernier, M. Djaballah a lancé un appel aux militants pour « déjouer tout complot ou tentative de déstabilisation » du parti.